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images qui bougent
17 décembre 2007

La sentinelle

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Le jeune Matthias Barillet quitte l' Allemagne pour étudier en France la médecine légale au lieu de suivre une carrière diplomatique presque toute tracée, à l'image de celle de son défunt père.Menacé par un inconnu dans le train, il trouve à son arrivée à Paris une tête réduite selon les méthodes des indiens Jivaro dans ses bagages.Détenteur de la mémoire du défunt, la quête de l'identité de cette tête va devenir obsessionnelle pour Matthias, pourtant passif et introverti, et le faire involontairement basculer dans le monde des services de renseignements français.

Après un premier moyen-métrage très remarqué (' La vie des morts' ), 'La sentinelle ' s'avèrera une réussite totale et la suite de la carrière cinéphilique de Despleschins constituera de façon emblématique une approche qui redora le blason du cinéma français durant toutes les années 90 ( jusqu'à maintenant ) aux côtés de réalisateurs comme Léos Carax, Eric Rochant et Xavier Beauvois, préparant implicitement le public à des statures comme celle de Philippe Grandrieux autant qu'à celle de Cédric Klapisch,en le resensibilisant au cinéma d'auteur, pour ceux qui pensaient que c'est un peu n'importe quoi.


Comme le titra le journal 'Les Inrockuptibles', il y a eu, et il y a encore, une ' génération Despleschins'. Pour plusieurs raisons, et en particulier parce que l'alors jeune réalisateur se présenta tout de suite avec la marque des grands auteurs, à savoir imposer une vision, un esprit et une intégrité qu'il n'a pas démentie jusqu'à maintenant encore. Chacune de ses interviews publiées dans les Inrocks sont de véritables cours magistraux, et l'on décèle autant à l'écran que sur papier les propos d'un passionné qui rend hommage au cinéma qu'il aime voir, aux livres qu'il aime lire.On a déjà vu des thèmes similaires à ' la sentinelle ' comme dans 'Marathon man' par exemple, à la différence qu'avec Despleschins on ne sort pas de la réalité, son personnage ne devient pas un héros.

Dans ce sens il a talonné de très près la veine dite 'sociale' du cinéma anglais, Ken Loach et Mike Leigh en tête, autant qu'il a préfiguré les films ' Dogme' de Lars Von Trier à Harmony Korin.

La particularité des films de Despleschins est justement qu'ils sont vivants, de par sa façon de retranscrire le quotidien et les interactions entre les gens ,non pas dans des rôles mais dans une réalité commune , en nous faisant oublier littéralement qu'il nous raconte une histoire ,par la proximité d'avec ses acteurs et surtout d'avec l'humain; et a pour ainsi dire été le premier à filmer ce que d'autres ne montraient pas,ou cherchent encore : un cinéma exigeant , dans la continuité directe de celui de Maurice Pialat, et dont très peu peuvent se targuer d'emprunter cette voie, si ce n'est Bruno Bontzalakis plus ou moins parallèlement à Despleschins sans pour avoir autant trouvé d'audience, ou très recemment dans le très bon premier long-métrage du suisse Laurent Nègre, ' Fragile' .

 

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