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images qui bougent
16 mai 2008

2007-suite

howtogetridoftheothers_poster_low 'La loi martiale vient d’être décrétée au Danemark : l’armée a reçu les pleins pouvoirs pour juger, condamner et exécuter tous les contrevenants à la nouvelle loi sociale. Pourtant, pas la moindre trace d’émeute dans les rues de Copenhague, pas de pavés qui volent, de tags sur les murs ni de fumigènes. Le danger est ailleurs : c’est le fondement même de l’Etat Social qui est en train de s’écrouler sous le poids de plus en plus insupportable des profiteurs en tous genres. La solution, venue du fond le plus obscur de l’administration gouvernementale - tellement obscur que personne ne veut en assumer la responsabilité - : éliminer tous les fumeurs, alcoolos, drogués, handicapés, fraudeurs, crétins et feignants de toutes sortes ; bref, tous ceux dont la balance commerciale envers l’état est dans le rouge.' (sources : Cinebel.be ) 631_1 Les danois ont étés renommés pour leurs films érotiques dans les années 60, les années 2000...non rien... 'How to get rid of the others' est une superbe uchronie magnifiquement racontée, énième questionnement sur le rapport de la société avec le pouvoir, en référence à des thématiques proches de '1984' ou 'Le meilleur des mondes', ou de tout recemment sur ce blog avec 'Alphaville' : tout individu qui ne pourra pas prouver son rôle utilitaire pour notre société ( l'action se déroule dans une région anonyme de la planète ) sera éliminé. J'entends par là : éliminé.Après c'est pas tout à fait dit comme ça, mais c'est quand-même ce qui arrive. Pensez à votre troisième entretien proposé par le chomâge qui se terminerait comme ça, comme dans le le jeu tv 'Le maillon faible' ,ou encore un des épisodes du Prisonnier ou le n6 et le n2 se livrent un duel psychologique dans une salle de classe maternelle, et vous aurez une petite idée du contexte de 'How to get...' Cinqs citoyens attendent cet interrogatoire dans un des innombrables lieux usuels qui ont étés réquisitionnés dans ce but, au milieu desquels apparaît par l'intermédiaire d'une jeune femme l'existence d'un réseau de résistance... 631_4 'How to get...' recèle en outre une pirouette dont je ne vous dirais rien, qui rappelle le magnifique film de Pavel Lungin, 'Luna Park', datant de 1992, relatant l'histoire d'un jeune néo-fasciste d'Union Soviétique confronté à la vérité de ses propres origines. Une perle. Pfilm6168927902642 daywatch_Day_Watch_Posters Autre opus, qui ne fait pas forcément l'unanimité 'Daywatch' de Timur Bekmanbetov d'après les romans de Sergei Lukyanenko.Et pour cause, pas de complaisance dans le fantastique ni le gothique malgré la proximité du cadre de l'histoire ici, mais bien une parodie à outrance , exhubérante, des blockbusters américains ( genre 'Armaggedon' ou 'Les ailes de l'enfer' bien que ce soit surtout 'Star Wars' -encore- qui soit surtout tourné en dérision ) ainsi que le langage des pubs en règle générale, enfin tout ce qui reste de près ou de loin lié à notre systême de consommation et de production qui ne fout pas en l'air la planète.Dans le premier volet 'Nightwatch' nous découvrons l'existence de deux clans, celui de la lumière et de l'ombre qui se combattent depuis la nuit des temps, jusqu'à ce qu'ils décident d'une trève et co-éxistent en marge de l'évolution de notre monde, chaque camp surveillant l'autre ; jusqu'à ce qu'un jeune garçon, repéré comme étant détenteur d'une source de pouvoir gigantesque , et comme étant l'élu d'une prophétie ancienne qui ferait pencher la balance entre l'un et l'autre camp et par là même, le sort de notre monde. Il s'avère d'autant plus être le fils négligé d'un 'Nightwatcher' ( comprendre du clan de la lumière, opposés aux 'Daywatcher' de l'ombre ) qui rallie le clan de l'ombre.L'enjeu de ce deuxième épisode consiste à retrouver un objet de pouvoir très puissant, la craie du destin, qui comme son nom l'indique. C'est ce côté parodique qui rend la démarche de Bekmanbetov pertinente et intéressante : jamais avoué mais incontournable, plaqué sur un récit dont on attend desspèément un traitement en adéquation avec son sujet, l'auteur désamorce systématiquement tout ce qui pourrait véhiculer du pathos ( scènes d'actions -plus chargées d'effets que d'émotions, ou disons de possibilités d'exaltation- ) par une surenchère d'effets dont il nous laisse également le soin de chercher l'origine, le sens réel, qui justement n'apparaît pas forcément et nous laisse avec une sensation permanente de futile, voire de gaspillage. 'The medium is the message', là ,'Suivez mon regard' ça marche aussi. Exubérance visuelle - que l'on a pas pardonnée à quelqu'un comme Luc Besson, soupçonné d'un peu moins de recul , mais possédant pourtant une approche similaire ( actions et dialogues - ou ce qui a fait sa marque de fabrique, lui fût par après reproché, jugée déplacée, malgré mon respect pour le réalisateur de l'extraordinaire 'Nikita' ) - et stylisation à outrance pour dire que l'intérêt se situe davantage dans l'intéraction entre les personnages , et c'est pourquoi le réalisateur nous gratifie en guise de scène d'action finale une scène de bal -comme vous en trouverez dans n'importe quelle bonne salle polyvalente - qu'il raconte comme une épopée, car le véritable enjeu reste , et doit rester, la recherche de l'humain. Timur Bekmanbetov avait d'abord dans l'idée de faire de cette série une trilogie, dont le dernier volet aurait été 'Duskwatch', malheureusement celui-ci semble davantage intéressé par sa nouvelle carrière aux U.S.A, commencée avec l'adaptation du comic-book de Mark Millar 'Wanted' et dont la bande-annonce témoigne bien que le réalisateur n'a pas édulcoré une seconde sa façon de représenter les choses. Après ça on se demande bien à quoi le réalisateur pourrait bien s'atteler, si ce n'est que moi je le verrais bien sur americangods_ukartwork En espèrant qu'un autre réalisateur s'interesse à la suite des adaptations de l'univers assez dense de 'Nightwatch', car les deux films de Bekmanbetov sont les adaptations d'une ou deux nouvelles seulement-sur un ensemble de cinqs romans-, et s'il a apporté sa pierre à l'édifice par une traduction fortement idéologique qui a du mal à convaincre je dirais un public non-russe, il reste encore d'autres directions tout en gardant la même fibre subversive,sous d'autres aspects. daywatch deathproof7 Autres chefs-d'oeuvre vus par moi un peu tard, la série 'Grindhouse' de Tarantino et Rodriguez, dont la démarche de Bekmanbetov me semble assez proche.L'exubérance se situerait ici au niveau des effets rétro sur le traitement de l'image - brûlure de l'image, décolorations, auxquels on serait presque tentés de trouvée une portée narrative. On leur a reproché 'un enfermement autistique cinématographique' et ça me fait bien marrer, que dire alors de studios qui essaient de nous refourguer les mêmes formules éplorées depuis des années ? Ont-ils apportés quelquechose en plus; au contraire Rodriguez et Tarantino restent à la pointe, aux trouvailles formalistes, s'ajoutent celles narratives, s'attaquant à tous les archétypes des personnages ( l'infirmière névrotique, avec son 'dada' : les seringues de toutes les couleurs, le medecin dont la monstruosité devient belle et bien flagrante, le bellâtre-même-le héros et petit ami de Rose Mc Gowan qui meurt tragiquement et qui en fait était mouillé jusqu'à l'os dans 'l'accident' ) dans leur ambiguité, que l'on nous ressert encore et toujours et surtout n'importe comment, celle du héros ,donc, de 'Planet terror' rejaillit immanquablement sur le final, quand on regarde cette petite colonie de survivants idéalistes.Tandis qu'avec 'Death Proof' Tarantino livre une reflexion sur la violence et l'auto-défense toujours à sa façon, sans avoir l'air d'y toucher, mais au moins du même tonneau qu'un 'Funny Games '.
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