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images qui bougent
21 juillet 2008

Wanted-Valse avec Bachir

wanted_teaser_poster Deux films apparemment aux antipodes l'un de l'autre, le premier un soit-disant pop-corn movie survolté, et le second un coup d'éclat déjà unanimement félicité, si ce n'est qu'ils partagent l'affiche en ce moment, et proposent tous deux une réflexion sur les différents visages de la violence. 'Wanted' est dérivé d'un comic-book rentre-dedans et déjanté de Mark Millar dont il ne reste à l'écran effectivement que très peu de choses ( l'aspect super-héros a disparu, le fait que les personnages ressemblaient déjà à des célébrités, 'Wanted' était donc déjà un film en soi, et le film de Tibur Bekmambetov s'apparentrait davantage à l'actuelle série de Millar 'Kick-Ass' ,par ailleurs citée dans ce 'Wanted'-ci ) si ce n'est le cadre, une société secrète d'assassins apolitique, appellée 'les armes du destin', presque aussi vieille que le monde, et qui recrute un jeune garçon, le fils d'un de leur meilleur élément disparu tout récemment et pour cause,l'un des membres de cette fraternité a changé de camp et les massacre tous les uns après les autres. Les références aux comics ne manquent cependant pas, et construisent même tous le ressorts du film ( le recrutement du héros et son initiation qui rappelle 'The Invisibles ' de Grant Morrison, sans qui 'Matrix' n'aurait pas été ce c'est devenu, et l'idée d'un tueur de super-héros vient surtout de 'Watchmen' qui lui ne sortira que l'année prochaine, et là je pense qu'on ne peut evidemment pas penser à un calcul de la part des producteurs , Top Cow ) si vous ne les connaissez pas , vous passerez un meilleur moment, pour ma part je me suis rattrappé avec le foutage de gueule sur 'Star Wars' que le réalisateur ne peut s'empêcher de coller dans presque tous ses films depuis 'Nightwatch' et qui m'amusent toujours autant. On a reproché ce côté patchwork pourtant trop flagrant , y compris une ouverture très proche de 'Fight Club' , pour pallier une certaine vacuité scénaristique, et c'est là que je pense les gens se trompent.Le film est aussi et surtout fortement controversé pour la violence des scènes d'action, et aussi ( d'ou la référence au film de Fincher ) la dureté de certains propos, le réalisateur étant de plus fortement déprécié depuis ses débuts pour son emploi particulier des effets spéciaux, que l'on a qualifié même ' d'éxubérance outrancière' sans en chercher véritablement le sens. Apparemment tout le monde hurle sur cette surenchère sans admettre ni plus ni moins qu'il s'agit d'un condensé -ulta-concentré j'insiste- de ce que les médias -pub, télé, cinéma- nous ont servis pendant plus de vingt ans,que ce n'est ni plus ni moins qu'une caricature de notre propre systême et société de consommation qui ne se justifie absolument pas sur le dos du reste du monde simplement vu depuis autre part ( Berkambetov est russe, et pourquoi s'acharne-t-il donc à nous le rappeler bon sang ? ), alors forcément le fait de se retrouver consommateur au moment ou aimerait bien se détendre engendre quelque peu cette polémique entre esthètes qualifiés il faut bien le dire. Bekmambetov emprunte non seulement au cartoon - ce qui nous laisse forcément intéressés si jamais il décidait de faire dans le burlesque- aussi bien qu'à la pub avec une démesure qui n'est effectivement pas sans rappeller l'extra-terrestre de Roswell ( quel dommage que la série n'aie pas marchée, belle amorce marketing ) et livre un film d'action de bout en bout, nous épargnant les moments publicitaires des habituels blockbusters.On a parlé de la virtuosité de certaines chorégraphies qui n'est pas sans rappeller John Woo, à très juste raison, mais aussi d'un soit-disant manque de nuances, or dans la dialectique du mot à la chose intrinsèque à toute fictions n'est-ce pas Berkambetov dénombre bel et bien toutes les strates, les degrés de la violence, et utilise les effets spéciaux avec une telle ampleur caricaturale qu'il amène ainsi mieux le spectateur à la distanciation, nous sortant du récit afin de débuter réflexion et prise de conscience avec la même aisance justement que d'autres ont à se réfugier derrière leurs récits. TheSandmanVol Là ou ça devient plus intéressant, ou moins drôle, est de voir les racines d'ou le nouveau concept de 'Wanted' tire ses racines : une secte d'assassins issue d'une fraternité de tisserands qui s'est baptisée 'Les Armes du Destin' ,mais qui n'est pas vraiment explicitée , justifiée ( en tout cas pas plus que ce qui est juste énoncé et dont je n'en dévoilerais pas les apparences pour ceux qui n'ont pas vu le film ) mais qui fait immanquablement penser aux Euménides de la mythologie grecque, appellation des esprits de la vengeance qui poussent les coupables d'un crime de sang à la folie et au suicide, dont Neil Gaiman a fait redécouvrir au monde entier la portée dramaturgique ( que l'on devait à Eschyle ) avec l'avant-dernier arc de sa série 'The Sandman' , 'The Kindly Ones ', que l'on a redécouvert en 2006 avec le livre de Jonathan Littell.La morale de 'Wanted' se situant un peu là :il y a l'idée qu'un jour ou l'autre tout se paie. les_b v_avec_bachir
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Commentaires
C
C'est le genre de rapprochement a priori saugrenu qui me plaît dans ton blog : le blockbuster démonté et le documentaire d'animation encensé !<br /> <br /> Cosmoboy
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