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images qui bougent
29 juillet 2008

L'immortalité

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'Les personnages mis en scène sont Agnès et Laura, deux sœurs, Paul, le mari d'Agnès qui épousera Laura après la mort de la sœur. Avant l'accident de voiture qui provoquera la mort d'Agnès, celle-ci va petit
à petit se détacher du monde, comme si elle voulait céder la place à quelqu'un d'autre. Sa sœur prendra sa place après sa mort.

Kundera veut montrer les distinctions entre le soi et l'image de soi, qui seraient les deux composantes de l'individu. Si le soi est mortel,l'image peut, elle, aspirer à l'immortalité. Il puisera dans la grande
culture européenne des exemples de cette course à l'immortalité.'

(sources: Wikipédia )


'On devient ce que l'on est' -J.P Sartre Milan Kundera propose ici un récit à la structure hardue ou la fiction et la réalité s'entremêlent, se nourrissent ou se répondent (livre , que par ailleurs et comme il le dévoile au cours de l'un de ses chapitres ,qu'il souhaitait résolument inadaptable - le roman dit ce que lui seul peut dire, et rien d'autre à sa place, comme la
peinture, la photographie,le cinéma; chaque médium possède sa spécificité et c'est pour cela qu'on l'emploie, encore maintenant les auteurs contemporains soulignent que certains livres ne sont juste que des pitchs pour l'industrie - pas par peur d'être récupéré, mais parce que comme il le dit déjà dans 'L'art du roman', le roman est déjà une expérience en soi, et lui-même s'avoue un  peu comme amoureux de cette expérience ); le narrateur nous est montré , puisant dans son entourage les personnages de son roman et les ressorts du livre dans la connaissance qu'il a de la vie et de l'art qu'il enrichit de ses propres recherches à travers les biographies de ses héros littéraires et artistiques (Goethe, Hemingway,...justement dans la volonté d'éprouver les hommes par rapport à leurs oeuvres ), il nous raconte finalement la vie de personnages dont il a l'intuition, dont il a entendu parler et qu'il finit également par rencontrer 'pour de bon'.

On arrive donc à déduire les différents réseaux de fiction, quand bizarrement, il consacre un chapitre entier à l'amant d'une des personnages, qui ne possède comme nous, et comme lui écrivain, qu'une connaissance fragmentaire de la personne avec qui il a une relation. La nature de cette relation, puis sa fin, ne servant juste qu'à l'éclairer sur lui-même.C'est cette nature fragmentée de la connaissance qui semble intéresser définitivement Kundera, dans ce qu'elle s'avère source de déterminisme autant dans la réalité que dans la fiction ( dont on peut dire que le premier à aborder la littérature dans ce sens fût Julio Cortazar avec son roman 'Marelle' et que Kundera ne cite pour ainsi dire jamais, pourtant la connivence entre les thèmes apparaît comme flagrante, comme la gravité et la legereté -'La plaisanterie', 'L'insoutenable légereté de l'être', tous ces thêmes se retrouvent dans le livre de Cortazar et la thématique de l'homme sans cesse tiraillé entre le ciel et l'enfer, le haut et le bas ),et tout comme l'individu se nourrit d'expériences diverses qui vont pour finir façonner ses choix et ses actes, il étoffe lui sa narration avec des intermèdes sur ses propres réflexions d'auteur par rapport à son sujet ( le rapport à soi et à l'image de soi ) ou par rapport à des observations préçises sur un peu tout les sujets ( Kundera est également rappellons-le l'auteur d'un essai sur Rousseau  et son 'Jacques le fataliste' dont il faut ici préciser la modernité : le livre de Rousseau se détachait de la tradition picaresque de son temps , en enlevant définitivement le côté justifié des péripéties de son personnage,et la remplaçant par l'omniscience du narrateur-créateur: il arrive ceci et puis ceci 'car tel est notre bon plaisir ' comme dirait l'autre, affirmant que la littérature n'est pas que simple distraction mais aussi développement d'un thème, d'une réflexion; Kundera se ré-approprie le procédé par ses interventions réflexives -psychologie, astrologie, sexologie- et de strates en strates nous préçise définitivement l'histoire qu'il est en train de raconter ) , notamment au moment de la mort d'un des personnages principales qu'il diffère plusieurs fois successivement de cette façon, amenant le lecteur à se questionner sur le sens de la littérature, tout comme les personnages se penchent ou non sur le sens de leur existence. 'L'immortalité' étant ici le masque du narcissisme, celui de la société, celui de l'être humain, quand il se retrouve confronté à sa propre légende - toute personnelle et insignifiante et ignorée de tous - et soulève douloureusement la question du libre-arbitre : décidons-nous vraiment de ce que nous sommes , chaque acte est-il vraiment décidé ou bien est-ce que nous ne vivons pas une vie et faisons certains choix parce qu'ils correspondent mieux à certains modèles, à l'image que nous souhaiterions garder de nous-mêmes, à certaines références du connu dont nous ne pouvons pas nous couper.

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Avec ce recueil 'Risibles amours', l'auteur posait déjà les thèmes, le ton qui constitueraient plus tard l'univers de ses romans qui étaient ici en gestation, à l'état de nouvelles, et m'empresse de vous le recommander. Procédé que j'ai retrouvé des années plus tard, dans le recueil 'The quantiity theory of insanity' de Will Self, après avoir découvert cet auteur avec le roman 'How the dead live'.

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'L'insoutenable légèreté de l'être' reste LE chef-d'oeuvre de Milan Kundera, parce que le titre a fait le tour de la planète, et continue de le faire, dont je vous conseille également l'adaptation -magnifique- cinématographique par Philippe Kaufmann, avec Daniel-Day Lewis et Juliette Binoche.

Le récit traite de plusieurs thèmes, et place au centre de tout des personnages purement fictifs incarnant de grandes idées. Parmi eux, Tomas se cherche, sous son double masque de libertin et d'amoureux passionné, alors que Tereza, la plus morale du livre, brigue l'amour pur, et que Sabrina incarne la légèreté.

Tomas : chirurgien libertin vivant à Prague, devient ensuite laveur de vitres et enfin camionneur.Tereza : ancienne serveuse d'un petit café de campagne où Tomas l'a rencontrée. Elle sera tour à tour serveuse, photographe, et femme de ferme. Sabina : maîtresse favorite de Tomas, artiste par excellence,libertine, apprendra la photographie à Tereza et posera même pour elle nue. (C'est le personnage le plus « immoral » de l'histoire, peut-être même celui qui incarne d'une certaine façon Kundera, c'est en partie elle qui décrit et explique Tomas au lecteur). Franz : époux d'une femme qui tient une galerie à l'étranger, où Sabina exposera après sa fuite de la Tchécoslovaquie. Il connaîtra diverses aventures avec Sabina, et quittera sa femme pour cette dernière qui, par désir (excessif ?) de liberté, a fui pour l'Amérique.

Ces deux notions fondent le livre. Tomas et Sabrina, qui de manière sempiternelle recherchent le plaisir immédiat, sans jamais tomber dans la passion bien qu'ils éprouvent des sentiments l'un envers l'autre,
incarnent la légèreté. Ils ne sont attachés à rien, n'ayant pas de façon de penser incarnant un parti quelconque, ils sont d'avantage pour la liberté dans tous les sens du terme. La pesanteur, à l'inverse, fait
s'attacher à des êtres et principes, penser selon une morale rigide et  prédéterminée. Elle est incarnée par Tereza et Franz.

Mais la légèreté est parfois tellement présente qu'elle en devient insoutenable. Selon Kundera, nous vivons, en occident, dans un monde de la légèreté, celle-ci devenant insoutenable, au contraire des soviétiques, qui eux étaient d'une telle gravité qu'ils en étaient ridicules. Après avoir écrit sur la gravité dans 'La plaisanterie'   , Kundera écrit sur la légèreté.

(sources :Wikipédia )


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