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images qui bougent
18 septembre 2008

Maurice Pialat (1)

787110_AffichExtra Oui car comme le titre l'indique , il va être assez question du maître sur ces pages pendant quelques temps ayant en ma possession le premier volume de son intégrale en dvd. Je ne me lancerais pas dans une biographie exhaustive puisqu'il y a Wikipédia pour ça, et pour commencer directement avec le sujet disons que je n'hésiterais pas à placer le monsieur comme étant l'équivalent de John Casavettes pour le cinéma français, à cause de son approche puisqu'il pratiquait imperturbablement un cinéma pris sur le vif, ou la fiction emerge du quotidien, et aussi à cause de sa haute-idée et de son exigence par rapport à son métier, au statut de l'artiste en règle générale. Quand on dit que l'art est fait pour changer les mentalités, la formule semble faite pour lui. Pialat ne cesse de porter un regard sur la société, sur les êtres,les belles histoires ne l'intèressent pas. Au contraire il préfère chercher d'ou vient le malheur: l'incommunication, ses raisons, quand il ne montre pas directement l'inconscience, l'irresponsabilité, et ce qui l'accompagne, l'ingratitude ( 'A nos amours' ) et surtout la superficialité qu'il dénonce bel et bien comme le fléau des âges. Je ne me lancerais pas non plus sur des éventuelles anecdotes dont je ne maitrise pas totalement les tenants: était-il réellement tyrannique, l'ampleur de son oeuvre étant forcément à ce prix ? franchement je ne sais pas; Georges Bataille définissait le statut de l'artiste comme 'contraint plus que quiconque à une forme d'ultra-moralité' tant il est certain qu'on ne peut pas vraiment faire la scission entre un artiste et son oeuvre, et lui plus que quiconque, parce qu'il se mettait davantage en danger que bon nombre de ses contemporains, ne devait l'ignorer. En attendant très peu ont sû montrer les choses comme lui, et ceux qui veulent en faire autant doivent le plus souvent encore se chercher quelque chose à dire. 'Jean vit avec sa femme Françoise, mais depuis plusieurs années, il réside le plus souvent chez sa maîtresse Catherine (Colette, dans le livre). Pour des raisons professionnelles (tournage d’un film, il est réalisateur) Jean propose à Catherine de l’accompagner en Camargue, afin qu’elle assure la prise de son. La conduite de Jean est odieuse et après une scène inqualifiable, ils se réconcilient cependant, avant de rentrer sur Paris. Ainsi commence un cycle invivable de disputes suivies de réconciliations.' ( sources : Wikipédia ) 'Nous ne vieillirons pas ensemble' dévoile tous les instants d'une relation au bord du naufrage, ou chacun cherche à savoir ce que l'autre pense, se repose quand l'autre a envie de faire autre chose,ou l'on teste ses limites ou ses sentiments, ou l'on attend un changement qui n'arrive jamais, qu'une promesse soit tenue. L'ennui resurgit irrémédiablement à tout moment, rongeant ce qui est en train d'essayer de se reconstruire : les appartements deviennent des prisons, les personnages se déplacant d'un point A à un point B ( on ne les voit que très peu dans leurs milieux séparés, mais davantage à chaque nouveau rendez-vous, ce qui nous fait partager douloureusement et de façon assez étouffante le sur place de leur relation ), la mer, la campagne, la famille, rien n'y fait, de plus en plus incapables de transcender le temps présent d'ou n'émerge que finalement le désir de possession de l'autre, sans réellement le comprendre. Embourbés. Ames sensibles, tenez-vous bien, durant tout ce film vous allez voir Marlène Jobert, plus belle fille de la planète, sans soutien-gorge sous ses t-shirts. Ames encore plus sensibles, faites aussi attention, vous verrez Jean Yanne passer par tous les repertoires, de la pudeur à la sur-maturité, en passant par le franchement très inquiétant. Toujours d'après Wikipédia, 'Nous ne vieillirons pas ensemble' est le deuxième long-métrage de fiction de Maurice Pialat, et revendiqué comme l'un des plus autobiographiques, comme Fellini avait Mastroianni comme 'double ' à l'écran, Jean Yanne incarne le réalisateur dans toute ses extrémités. Il recevra à Cannes un prix d'interprétation pour ce rôle, qu'il n'ira pas chercher.
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Commentaires
S
pire que ça, mais avec le temps, il s'est imposé comme figure exemplaire d'intégrité...et ma chronique sur lui se terminera sur quelques auteurs qui sont en quelque sorte ses disciples implicites.
P
Oui, effectivement il a une réputation de chieur... <br /> Mais les cinéastes d'une telle sincérité, ça court pas les salles obscures!
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