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images qui bougent
27 novembre 2008

On en parle plus alors reparlons-en ( fin )

Openingnightposter Finissons-en donc avec cette parenthèse, l'occasion pour moi de parler ENCORE de John Cassavetes. En fait j'en parle depuis longtemps de ci de là, mais je n'en parle pas vraiment. Son parcours reste une référence car il est considéré comme le père du cinéma indépendant. Acteur de théâtre et de télévision formé à l' Actors Studio, il franchit le pas de la réalisation avec 'Shadows', issu des répétitions de l' ateliers théatral qu'il a fondé. Tourné en noir et blanc avec des comédiens amateurs et une bande-son jazz, le film connaît un succès retentissant de par la maitrise de celui-ci, fût même salué par Jonas Mekas et l'ensemble de la profession. Cependant le film n'est pas à la hauteur selon Cassavetes, qui décide de le remonter entièrement, allant jusqu'à accepter un rôle à la télé, 'Johnny Staccato' et pour lequel Cassavetes est resté quand-même célèbre- pour approvisionner les coûts de post-production. La deuxième version tel que Cassavetes la souhaitait vraiment connaît également un grand succès et suffit à attirer sur lui l'attention des grands studios avec qui il aura plusieurs collaborations assez décévantes, à la suite desquelles il reviendra à sa propre méthode : privilégier le jeu d'acteurs au point de faire reposer le scénario essentiellement dessus, et quasi-instituer le manque de moyens en qualités fortes : décors et éclairages naturels, caméra sur l'épaule. Cela donnera les chef-d'oeuvres que l'on connaît : 'Faces', 'Husbands', 'A woman under influence', ' The killing of a Chinese Bookie' révélant tour-à-tour les talents de Peter Falk, Gena Rowlands qui deviendra son épouse, Seymour Cassel, Ben Gazzara. 'Myrtle Gordon est une actrice de théâtre reconnue. À l'issue d'une représentation, sa voiture renverse accidentellement et tue une jeune admiratrice. La comédienne est bouleversée par cet incident. La pièce qu'elle doit jouer prochainement dans laquelle elle interprète une femme qui a perdu sa jeunesse et ce décès, la plongent dans un terrible désarroi.' ( sources: Wikipédia ) 'Opening night' , moins reconnu, n'en reste pas moins dans la lignée de ces chefs-d'oeuvre, et dont l'une des raisons est qu'il dynamite complètement les schémas narratifs habituels et fait co-exister plusieurs registres dans un seul et même film, chose dont peu peuvent se targuer et qui n'a pas été beaucoup re-tenté non plus, sauf depuis 'Les idiots' de Lars Von Trier. L'impact véritable de ce film réside bel et bien dans l' impossibilité à le décrire vraiment et pourtant, on ne peut au final que rester pantois devant les intentions de l'auteur, et saluer ce tour de force. A partir de ce fait divers qui n'en est pas un, le film pose la question du rapport de l'art au monde, et de la responsabilité de l'artiste. Avec différentes incursions dans différents registres, le drame, le fantastique ( la visite chez le médium ) côtoyant le documentaire ( par le côté coulisse ), Cassavetes décortique les différents degrés qui séparent la réalité de la fiction, en démystifiant peut-être, mais de façon moins pessimiste que le fera vingt ans plus tard Milos Forman avec son 'Man on the moon'. Comme dans la phrase d'Oscar Wilde et son célèbre 'amour qui tait son nom', la souffrance reste enfouie et inommable pour le personnage principal avec son propre drame ,mais au final on prend conscience que l'art peut faire beaucoup plus que l'on ne croit. Enormément même.
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