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images qui bougent
23 février 2009

ça fait du bien quand ça s'arrête...

Bruit_afficheOK Laure est en train de se faire larguer par son petit ami, ses collègues de boulot sont des cons, mine de rien elle est en train de péter les plombs, gentiment mais sûrement. Elle croise Simon, un jeune sans-abri qui revend la presse gratuite dans la rue. Après lui avoir offert à manger elle lui propose de l'héberger, celui-ci accepte. Elle ne sait pas très bien pourquoi elle fait ça, enfin si parce que elle aussi elle a bourlinguée, elle sait ce que c'est. Donc elle va l'aider à s'en sortir, peut-être même contre son gré, et ce faisant elle va peut-être s'en sortir elle aussi par la même occasion. Alors qu'ils revenaient des comissions, un homme reconnaît Simon et les interpelle... Comme l'indique le générique, le scénario a été écrit à plusieurs mains et en collaboration avec les comédiens. Les prises de vues en témoignent également, on lorgne très préçisément dans la lignée du cinéma de John Cassavetes ou des films Dogme: caméra sur l'épaule, par ailleurs assez virtuose, très lisible, filmant les visages et les corps avec une certaine empathie pour bien nous faire part des différents enjeux ( intérieurs, situationnels,... ) et , last but not least, soutenue par un montage très très efficace, au service d'un récit centré sur les interactions entre les personnages. Le film embraye très très fort sur ces échanges difficiles avec d'entrée une idée narrative intéressante: alterner au milieu des discussions les pensées réelles des personnages, ce qu'ils ont vraiment envie de vraiment dire ou bien de vraiment faire, sous formes de courtes séquences qui disparaissent aussi vite qu'elles sont arrivées tandis que les évènements continuent leur cours... Une façon assez efficace de nous faire partager l'état du personnage principal, hésitant sans arrêt entre le pulsionnel et la raison, et procédé narratif que j'ai pour ma part trouvé pour la première fois dans le premier roman de Alberto Moravia ' Les indifférents'. Rien autour d'elle pour la retenir donc, ni son ex, ni son nouvel 'ami'. Très très bon point de départ, si ce n'est qu'on se doute bien qu'il faut pas trop abuser du procédé, sinon ce sera fromage ou dessert toutes les deux minutes et c'est nous qu'on va disjoncter. 515BP7NPX5L Au premier degré j'ai eu une espèce de réaction instinctive, épidermique. Je me dis c'est quand même terrible, avec autant de qualités, comment on peut se planter de cette façon ? La narration s'avère très indicielle et repose fortement sur le non-dit. En fait il y a tout dans ce film sauf une histoire, mais par contre il y en a tous les temps forts, y compris certaines situations décalées qui vont bientôt devenir définitivement des clichés officiels ( ça y est c'est malin, maintenant je le sais, je me fais vieux, mais sachez bien que ça n'a pas toujours été le cas ), je prends pour exemple Simon qui observe Laura en train de dormir, ou le pétage de plomb du médecin de nuit; pire j'ai envie de dire que le fou-rire de l'ex petit ami est lui aussi un cliché impardonnable, or c'est une indication de la suffisance du personnage. Oui j'allais dire que c'est à nous d'inventer une histoire qui est peut-être là, mais aussi peut-être pas : la relation entre Laura et Simon fleure l'anecdotique en partie à cause du mutisme presque insoutenable de celui-ci, et c'est à se demander si elle ne sert pas juste à légitimer un nouveau personnage, ou des situations nouvelles qui peu à peu vont aider ou obliger l'héroine à faire définitivement sa place. 2330361791_789b811418 La réussite du film tient pourtant dans ces interstices,de par la gradation au long du récit des irruptions de subjectivité, utilisées somme toute sans éxagérer et repris une fois par un personnage autre que l'heroine principale, montrant le trop plein des âmes. Ce sera la dernière fois car ensuite on aura un autre personnage, lui aussi ballotté par les évènements mais qui lui pètera les plombs extérieurement. Ce va-et-vient de subjectivité qui préfigure le pire, l'éventualité redoutable du point de rupture définit aussi le degré de perception que les personnages ont sur ce qui leur arrive, dans quelle mesure ces 'bruits dans la tête ' les empêchent vraiment de vivre, ou bien est-ce seulement ( ne sont-ce que ) des bruits du dehors ? J'ose emettre le regret que, peut-être le récit aurait gagné en nuances si on avait eu une petite indication des humeurs des deux autres personnages secondaires, Simon et le médecin, en faisant intervenir également leur subjectivité à eux et de montrer ainsi l'histoire depuis leur point de vue. Bon ce n'est peut-être pas le propos mais ça fait rien je l'ai dit quand même. Moralité : vaut mieux extérioriser. Mais peut-être pas. Mais des fois si. Mais des fois non... bncsl
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