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images qui bougent
25 février 2009

Non la démagogie n'est pas pour le jeune homme

1_3_2008FrostNixon

' En 1977, l'interview télévisée de l'ancien Président Richard Nixon menée par David Frost a battu le record d'audience de toute l'histoire du petit écran américain pour un magazine d'actualités. Plus de 45 millions de personnes ont assisté à un fascinant affrontement verbal au fil de quatre soirées. Un duel entre deux hommes ayant tout à prouver, et dont un seul pouvait sortir vainqueur. Leur affrontement a révolutionné l'art de l'interview-confession, a changé le visage de la politique et a poussé l'ancien Président à faire un aveu qui a stupéfié le monde entier... à commencer sans doute par lui-même.' ( sources : allocine.fr )

Salut.
Tout le monde.

Bon ben moi j'ai trouvé d'abord la mise en scène tout à fait brillante, le problême c'est que l'on pourrait vous montrer l'épopée du refroidissement d'un plat de nouilles de la toute même façon, et ce serait également palpitant. Nous sommes dans un style de narration à tendance 'en temps réel' avec de légers inserts docus ponctuant le récit par les seconds couteaux de l'histoire : le staff de Frost ( son producteur ainsi que deux investigateurs, Sam Rockwell et Oliver Platt, deux valeurs sûres, et excellents d'ailleurs ) et le staff de Nixon ( Kevin Bacon en bras droit fanatique, convaincant ) et qui fonctionne très très bien. Impatient, je repense à 'Network', aux 'Hommes du Président', bref j'écarquille les yeux en attendant d'apprendre quelque chose sur les adultes, de voir comment font les grands.

Deux heures moins le quart et j'attends toujours, force est d'admettre que le film se repose assez sur la performance de Frank Langella, il n' y a que ça à voir. Depuis le biopic d'Oliver Stone, il est notoire que Nixon était atteint du syndrome Richard III, physique ingrat qui se devait d'être compensé par une émulation, un tempérament et des idées qui devaient au final forcer le respect... d'accord, ouvrez bien grand, aujourd'hui c'est purée. Mais justement c'est peut-être ça qui aurait motivé vraiment Richard Frost, au nom du peuple anglais: Shakespeare, faut pas essayer de trop leur raconter. Je dis ça c'est aussi pour me rassurer, pour éviter la leçon de flegme qui va tomber ( à faire pâlir Lord Brett Sinclair ) car les motivations de David Frost sont plus qu'évasives, on essaie de nous faire croire que c'est juste pour redorer son blason et c'est aussi assez crédible. Je ne sais plus qui disait ( mais ce n'est pas de moi : ) 'les Grecs étaient superficiels par profondeur'. C'est ce qui nous attend.

Effectivement l'idée vient de lui, et en apparence il a l'air de vivre la chose de façon assez mondaine. En fait non, c'est de la promo et il court partout chercher des sponsors. Ouf c'était moins une, quand il dit un soir 'j'ai investi tout ce que j'avais...' jusque là on avait du mal à compatir, et je ne vous apprend rien, c'était dans la bande-annonce. Tiens la bande-annonce, parlons-en.
Au moins c'est franc, les interviews sont légendaires et on sait que Frost va réussir ce que personne n'attendait : le faux-pas, la bavûre et la schkarogne sur la tête Nini.

En terme de révolution du journalisme, il serait grand temps que je me mette à lire du Hunter Thompson, ok j'assume c'est mon problême. Je ne dis pas du tout que le film de Ron Howard inspirée de la pièce ( ahtiens c'est donc ça... ) de Peter Morgan est une bouse, j'aurais juste tendance à lui reprocher certaines ficelles, déguisées derrière cette habituelle façade de professionnalisme comme si on allait vraiment vous raconter quelquechose : 'Frost/Nixon' c'est un peu la fable du Corbeau et du Renard, mais avec David et Goliath. Tout se résoud dans le dernier tiers et à contrario de toutes nos attentes dans la foulée : on pouvait espérer une joute oratoire de premier choix, à savoir comment Frost contournerait l'interdiction d'aborder le Watergate. Rien de tout ça, si on y arrive c'est parce que Frost a 'les patates au fond du sac' ( dixit ) et met les pieds dans le plat et que Nixon non content d'avoir des tongs shakespeariennes, possède aussi des chaussettes en laine dostoievskienne, c'est -à -dire qu'il est JOUEUR !

Et donc il pense qu'il va pouvoir s'en sortir avec une pirouette d'orateur car il a pas été élu Président pour rien. Le problême c'est que Frost a fait ses devoirs ( un peu au dernier moment ok ) et qu'une intuition capitale du début était en fait une information de premier ordre. Mais ce n'est pas tout, et la leçon de flegme arrive ici, Frost arrive à en appeler à la décence et aux excuses publiques en face d'un Nixon désorienté, empêtré dans ses parades dialectiques. Le public a eu ce qu'il voulait, Nixon peut aller finir ses jours tranquillement dans sa villa en s'octroyant le luxe de devenir gâteux. Une grande leçon dont on se demande s'il nous faudra à nous aussi toute une vie pour en goûter la substance.

FrostNixon_82995a

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