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images qui bougent
14 mars 2009

Z-Day moins 1

wftwplakatzy5 'We Feed the World' est un film documentaire autrichien réalisé par Erwin Wagenhofer et sorti le 25 avril 2007. Le film a été tourné en 2005. Erwin Wagenhofer s'est inspiré du livre de Jean Ziegler, 'L'empire de la honte' pour tourner son film. ( sources : Wikipédia ) Le film de Wagenhofer pointe en effet quelques uns des problêmes que tout le monde connaît déjà : entre autres les excédents de surproduction gaspillés, statistiques à l'appui, que tous les décès dans le monde liés à la famine ne sont ni plus ni moins que des crimes. La cerise sur le gâteau en ce sens vient à la conclusion du film, avec l'interview de l'actuel pdg de Nestlé; effectivement le problême est bel et bien philosophique, sur le thême bien connu de l'éventuelle désertification de la planète : certains considèrent que l'eau est une denrée vitale qui devrait être dispensée à ceux qui en ont besoin, et ceux qui considèrent que tout à un prix. J'avais pour ma part tendance à penser qu'un pdg n'est rien d'autre qu'un pion aux mains d'occultes actionnaires, mais nous avons ici le bref et glacant portrait de quelqu'un visiblement heureux d'être là ou il est : ' Nous n'avons jamais étés aussi bien nourris, et nous trouvons encore le moyen d'être dépressif ( ...)'. Moralité: battez vous pour votre survie, vous verrez vous aurez moins de problêmes. jpg_arton1471_1f1eb C'est ce que nous confirme l'extrait avec Norman Baillargeon du documentaire 'Chomsky et cie ', le fait déjà d'être sollicité de toute part quand à notre propre subsistance nous maintient suffisamment occuppés pour que nous ayons dû temps pour la contestation, qui elle-même, n'arrange en définitive personne. J'ai toujours en tête la photo d'un député de je ne sais plus quelle région en France qui avait réussi à faire passer aux votations l'instauration de couvre-feux. On voyait un type avec les dents qui traînaient par terre pouvant vaquer bien tranquillement à son petit bussiness, mais quelques fois il faut le voir pour le croire. Noam Chomsky, qui n'est pas linguiste pour rien, mais à 80 piges on peut pas non plus lui en vouloir, nous dit ' que non les choses ne vont pas si mal' et que ' le devenir de l'espèce est entre nos mains, à nous la jeune génération'. manuf Effectivement, passé un certain cap il semblerait que les affinités ne peuvent plus être autre chose qu'idéologiques. Pour revenir au pdg de Nestlé et à l'interlocuteur du film ' We feed the world', celui-ci comme d'autres, n'obeit qu'à une seule loi et c'est celle de la maximalisation des profits. A ce stade, il n'y a déjà plus rien à comprendre, il s'agirait d'opposer une extrême à une autre extrême, pas au risque de devenir comme eux ( en général ce sont ceux qui militent juste pour grimper plus vite les échellons qui invoquent ces raisons, dites-moi si je me trompe ) mais bien parce qu'il n'y a personne en face. Du coup quand on essaie d'entrevoir qui possède vraiment le pouvoir, qu'on essaie de se représenter quels sont justement ces mystérieux actionnaires, c'est là qu'on bascule véritablement vers l'occulte. z___a Pour ma part je n'arrive pas à me les imaginer différamment que dans le film de Pasolini ' Les 120 jours de Sodome', des abrutis habillés en toge qui, à un moment donné, ont sû être patients et organisés pour en être là ou ils en sont. En tout bon fan de comics, je me risquzerais à nouveau à un parallèle, sans trop forcer puisqu'il s'agit de l'adaptation au cinéma de 'Watchmen', l'actualité aidant, on ne peut pas la louper. Réputé pour ses qualités littéraires, l'oeuvre de Alan Moore n' en est pas moins subversive, puisqu'elle soulève des interrogations sur la réalité de ceux qui nous gouvernent, remettant en cause leurs statuts en explorant les racines de l'engagement. Il y a par exemple une scène de viol, qui n'est pas ici montrée de façon aussi 'réaliste' comme dans le comics, mais davantage mise en scène - et on peut saluer ici les intentions du réalisateur - et qui rappelle carrément le côté procéduriel d'une fouille de police. brought_to_light_tpb 'Watchmen' ne fait pas que changer quelques canons narratifs, le renversement des valeurs qu'il opère -' ce ne sont pas les héros qui gagnent pour une fois, mais il y a un happy-end quand même' - est à l'image de l'hypocrisie de nos sociétés, ou la fin justifie les moyens. Alan Moore est un pionnier dans tous les sens du terme, et un artiste exemplaire. Malgré les succès de 'Watchmen' et de 'V for vendetta', il ne s'est jamais répété et s'est bel et bien échiné à construire une oeuvre, j'en prends pour exemple un de ses travaux les plus méconnus, lorsqu'il formait avec Bill Sienkiewicz le duo le plus novateur en bande-dessinée, 'Brought to light' ou un narrateur invisible rencontre l'aigle américain complètement bourré dans un bar, récit qui est en fait l'illustration d'un rapport officiel sur les activités de la CIA . Pour véritablement entrer en Résistance, c'est rien de le dire, il faudrait dès lors chercher du côté de structures qui seraient prêtes à lutter simultanément sur tous les fronts que sont le capitalisme, le communisme, l'immobilisme et la criminalité. De quoi vraiment se sentir seul parfois. Envoyez vos dons. 2408
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Commentaires
B
Très interessant et ça pousse à la reflexion....<br /> <br /> <br /> <br /> Ber (un autre fan de comics et auteur sur cinemadolivier)<br /> <br /> ps : peux-tu venir réagir sur mon atricle sur le film twin peaks catégorie inclassable)
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