24 avril 2009
Eééééé non...
Les critiques ont étés unanimes, du moins celles dans la presse prévue à cet effet, à propos du nouvel 'OSS 117' promu évènement national depuis la défaite de 'Bienvenue chez les ch'tis'. A dire vrai ayant vu la bande-annonce de 'Rio ne répond plus' je faisais partie des émules, on a envie de dire aux producteurs que avec un concept aussi fort qu'ils se gênent surtout pas pour en faire à la pelle.Et effectivement j'ai ri. Mais peut-être que j'aurais pas dû. En fait j'ai envie de le revoir car il y a même quelques vannes qui sont passées un peu vite.
Je n'ai pas vu le précédent 'Le caire nid d'espions' je ne peux donc pas comparer, mais ce qui a finit le reste de ma motivation réside bel et bien dans l'impression au final d'avoir assité au meilleur dans la bande-annonce ( la scène du crocodile.bon il y a egalement la scène de la partouze avec une référence sympa à Jan Kounen -Mr Kounen si vous m'entendez : osez le troisième volet par pitié - et la scène sur la statue du Christ avec mention spéciale pour la statue il est vrai ) alors que sur le papier le concept de l'agent secret beauf était bien plus alléchant. Beauf cependant il l'est, et Dujardin incarne à merveille le personnage jusqu'à la dernière minute ( 'et oui Dolorès et peut-être pouvons-nous rêver une réconciliation un jour entre les juifs et les nazis' ), bravo pour l'écriture, bravo aussi pour le message d'espoir. Malheureusement pour notre concept adoré, on reste quand même un peu sur notre faim et on se retrouve assez vite dans des routines comiques datant de la période bénie de l'humour télévisuel des Inconnus pour les seules vraies fulgurances hors-cadre. 'OSS117Rionerépondplus' serait dès lors beaucoup plus engagé qu'il n'y paraît et ne perd pas son temps dans les méandres qu'offre son registre, pour au contraire se focaliser sur son sujet, le choc des cultures, en règle générale. La France du Général n'est pas plus épargnée que les autres, et l'esthètique décalée des 60 est aussi là pour stigmatiser cette nostalgie bizarre du début des Trentes Glorieuses. Les utopies on en parle même pas puisque les hippies ne sont au final que des nazis déguisés ou bien des mignons superficiels et consuméristes.
Les nazis, tiens parlons-en, vous noterez qu'ils occuppent ( pardon ) une place bien particulière dans l'inconscient cinématographique de toute une génération depuis 'Les aventuriers de l'arche perdue' en passant par 'Hellboy' etc...on en retrouvera dans le 'Inglorious bastards' de Quentin Tarantino ou déjà Brad Pitt nous rappelle que un nazi c'est donc quelqu'un de blond, avec des yeux bleus...et nous explique les mesures de première urgence ( 1- Saisir la batte de base-ball 2-...) car oui les nazis sont -eux aussi sur le papier- l'image ultime de la honte de l'humanité, ce qui est plus facile quand on raconte une fiction et qu'il nous faut des méchants : tout le monde est censé savoir ce que ça veut dire. Problême, on les voit tellement qu'on les connaît maintenant et que l'on y fait plus du tout attention, aussi tout appel de conscientisation quel qu'il soit se retrouve aussitôt transformé en berceuse, la faute à uneprospérité relative socio-économique qui fait qu'il est de meilleur ton de nos jours de casser du nazi que des homosexuels - si seulement c'était vrai . Mais il se trouve que certains spectateurs dont moi ( je fais egalement référence à une critique parue sur 'le cinéma d'Olivier' à propos du film 'Valkyrie' que j'avais oublié de saluer sur le point qui va suivre : ) également qui font partie de cette génération qui a grandi avec certains films particuliers à la télé, ceux avec Lino Ventura ou Simone Signoret ( je pense encore plus préçisément au film 'Les patates' avec Pierre Peret ) ou à chaques fois l'arrivée de la Gestapo était un truc qui faisait réellement flipper -et on peut rendre grâce à tous ces réalisateurs qui ont choisi d'user du réalisme pas n'importe comment- quand ce ne sont pas quelques 'anecdotes' familliales qui leur ont fait comprendre un peu plus ce que c'était -des nazis. L'argument qui revient le plus souvent -prenez ici un interlocuteur fictif au hasard- est celui de Pierre Desproges que l'on ne manquera pas d'nvoquer pour les rabats-joie que nous sommes : 'On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui', or le propre du rire, c'est bien au moins de faire ça intelligamment.
C'est pas toujours le cas.
Heureusement l'écriture et le jeu de son acteur principal font que ce nouvel opus d'OSS 117 se distancie assez élégamment d'un certain second degré sur lequel on se repose douilletement depuis quelques temps maintenant.
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