Le visage d'Orphée

'Images qui bougent', consultant en lectures saines et équilibrées, aujourd'hui comme son nom l'indique de Olivier Py, auteur de théâtre cité déjà de nombreuses fois en ces pages à propos de sa pièce de 24h 'La servante'. Le sculpteur Musée dissémine de par le monde des têtes d'Orphée pour ceux qui peut-être entendront leur chant de pierre, dont le jeune Baptiste. Le véritable Orphée leur apparaît à tous deux dans l'atelier du premier et ils décident de partir avec celui-ci sur la route trouver d'autres fidèles : "N'allez pas à Dieu, soyez Dieu. Voilà ce qui est nouveau entre nous, nouveau devant nous et pour chacun, nouveau. Voilà la chair nouvelle sous le verseau. Têtes affranchies, cette vérité est l'encens de notre génération... Dieu n'est que l'accueil de Dieu. Et moi je vous apprendrai à marcher dans la nuit". Avec cette ré-actualisation du mythe d'Orphée, Olivier Py signe à nouveau un texte dense et engagé, remplis d'archétypes nouveaux très forts dont il a le secret et s'aventure sur des terrains douloureux ( l'aliénation, la guerre, la mort ) qu'il embrasse dans un seul élan avec une éloquence et une inventivité qui je trouve fait cruellement défaut au cinéma - Mr Leo Carax si vous m'entendez, par pitié faites quelque chose - Olivier Py consacre le poète comme le véritable sauveur des temps modernes, révélateur et catalyseur du vrai ainsi que de l'essentiel, célèbre la fraternité et l'humanisme réunis sous la même bannière. ( ci-contre : scènes du 'Visage d'Orphée' par Frédérique Lajoix )