15 juin 2009
Culte.
Hervé et Kamel sont au collège et connaissent les déboires de la misère affective, pire les filles sur lesquelles ils fantasment se foutent de leur gueule. Après avoir pesté brièvement contre l’injustice de ce monde, Hervé et Kamel doivent bien se rendre à l’évidence qu’ils n’ont pas de plan B de secours et continuent de se masturber bon gré mal gré dans des chaussettes en matant du porno sur Internet. Jusqu’au jour ou les choses commencent à changer pour Hervé, qui entame contre toute attente une relation avec Aurore qui elle n’en a rien à caler de son acné à lui ni de ce que disent les gens…L’amitié entre Hervé et Kamel survivra-t-elle à cette nouvelle histoire, c’est une des nombreuses questions soulevées par ‘Les beaux gosses’ de Riad Sattouf, déjà auteur des aventures d’une des plus grandes figures emblématiques du XXI e siècle :
et oui messieurs dames, et dont c’est ici la première réalisation.
On y croyait plus et pourtant le miracle s’est produit à nouveau : la France semble définitivement lavée de l’affront décadent que représentait le succès de ‘Bienvenue chez les ch’tis’, mais pour ce faire il ne fallait pas moins que le récit des aventures sentimentales de Bernard Menez jeune; est-elle prête à en payer le prix, n'est-ce pas tomber de Charybde en Scylla ?
On m’avait prévenu et en effet rien ne m’a été épargné : roulage de pelles en gros plans avec appareil dentaire, bouton d’acné en gros plan, et encore ce n’était que la partie visible de l’iceberg…néanmoins ‘Les beaux gosses’ reste à ce jour une des meilleures comédies qu’il m’aie été donné de voir depuis longtemps, et surtout un film d’une humanité et d'une virtuosité sidérante.
Les comédiens sont tous d’une aisance et d’une crédibilité incroyable, et vous balancent les répliques ( que l’on perçoit pourtant calibrées au millimètre ) avec un naturel et un aplomb proprement soufflant ; il n’y a absolument rien qui flanche dans l’interprétation, tous les personnages sont crédibles, et le réalisateur use avec circonspection de cette panoplie au diapason qui forme sa partition. La maturité d’interprétation rivalise en effet avec celle de l’écriture de Sattouf, car celui-ci n’oublie rien en ce qui concerne le catalogue des déboires de l’inexpérience liés à cette période ingrate sans concession ni cynisme pour autant : les trucs que l’on raconte pour sauver la face d’avec ses potes et qui ont l’art de décevoir les gens pourtant, l’inconscience royale par rapport à ce que les gens font pour nous ( la relation d’Hervé avec sa mère, traitée encore avec dérision ), la trivialité par rapport aux sujets graves : la pédophilie, jusqu’à l’episode de la ‘galère ultime’, evitée de peu par une autre tragédie qui monopolise toute l’attention fort heureusement pour nos héros…
Enfin la mise en scène et le montage se font qui plus est très emphatiques, produisant sur le tout une lisibilité jouissive et sans encombres. Ajoutons à cela une B.O déjà mythique, ‘Les beaux gosses’ s’est avéré pour moi une surprise de belle ampleur.
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