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images qui bougent
29 juillet 2009

C'est ta faute Philip Ridley

DARKLY_NOON

Callie ( Ashley Judd ) vit dans la forêt avec son petit ami Clay ( Viggo Mortensen ) dans la maison familiale de celui-ci. Pendant une absence prolongée en ville de celui-ci pour du boulot, leur pote Jude ( Loren Dean ) déboule avec un inconnu qu'il a failli écraser sur la route. L'inconnu ( Darkly Noon ), en haillons et dans un piteux état, avec pour seul bagage une Bible à son nom ( Brendan Fraser ) est en en fait le dernier survivant d'une secte catholique qui vivait elle aussi dans la forêt et qui aurait été littéralement massacrée par la police. Callie l'acceuille spontanément, voyant que celui-ci aurait certainement quelques difficultés à s'adapter au monde du dehors, et peut-être même un peu trop chaleureusement. Darkly Noon, rebaptisé ' Ly' semble peu accoutumé à ce que l'on appellerait une femme libérée, et se retrouve à la fois à désirer très fort Callie, mais aussi à la haïr. Peu de temps après, Clay revient enfin rejoindre sa bien-aimée...

Philip Ridley, auteur et réalisateur ici, semble avoir toutes les qualités car c’est tout d’abord un auteur dramaturgique couronné de récompenses et un plasticien renommé, et son travail cinématographique, plus épars, a reçu dès son premier long-métrage ‘ The reflective skin’ ( 1990 ) moultes louanges de la part de la profession, et je me rappelle très bien l’engouement de la rédaction du magazine ‘ Mad Movies’ en ce qui concernait ‘The passion of Darkly Noon’ réalisé cinq ans plus tard , sorti dans nos salles sous le titre raccourci de ‘Darkly Noon’. C’est toujours d’ailleurs grâce à la même équipe que j’ai pu avoir le ‘buzz’ en ce qui concerne son prochain long, ‘ Heartless’, prévu pour fin 2009 et très très attendu alors même qu’il est toujours en cours de post-production.

darklynoon

Quoi qu’il en soit, ‘ Darkly Noon’ est véritablement une petite perle, classique dans un sens, mais d’une maîtrise sobre et absolue. Un défaut qui se fait sentir sur bon nombre de certains films français ( j’en parlais à propos de ‘ Dédales’ de René Manzor notamment, mais aussi à propos de ‘Chrysalis’ de Julien Leclerq ) semblait définitivement le manque de structure, à tel point que cela semble être de l’ordre du refus, nos réalisateurs préférant sacrifier à l’assise globale tel ou tel passage de bravoure technique, technologique. Et je ne me priverais donc pas de signaler, non sans une certaine jubilation que j’espère perceptible, que nous avons ici une superbe et redoutable démonstration d’efficacité narrative, peut-être légitimée par un budget restreint, mais en tout cas qui reste intègre par rapport à son propos et c’est ce qui fait toutes ses qualités. Nous avons, vous l’aurez remarqué peu d’acteurs, peu de décors ( une ferme et la forêt qui l’entoure, rajoutons encore une caravane et une grotte souterraine ) le film ne se disperse pas trop et repose mine de rien sur les règles du théâtre classique, ni plus ni moins : unité de lieu avec la forêt, et unité d’action avec la passion de Monsieur Noon. La seule entorse étant liée à l’unité de temps, normalement en un jour, qui est ici étendue à une semaine ( le temps de la création du monde donc complètement légitimé par le 'véritable' sujet ) plus le 8e - et c’est là que ça se gâte. Après, je ne vous dit pas tout, le film de Philip Ridley recèle bien d'autres petites surprises en terme de montage et de narration mais encore une fois, si cela fonctionne si bien, c'est parce que c'est judicieusement accolé à son propos et que cela fait au final autorité : on imagine' The passion of Darkly Noon' difficilement autrement que tel qu'il est.

bscap138

Enfin bon, contrairement à ce que cet article pourrait laisser entendre, je ne suis pas forcément un fanatique du classicisme, et quand on ne le sait pas, on y fait pas spécialement attention, et quelques fois on en a même carrément pas besoin, mais une fois qu’on le sait, on ne voit plus que ça. Pour ma part le déclic est venu avec le film de David Fincher ‘Seven’ qui applique le même procédé narratif étalé sur une semaine, mais on retrouve l’application de ce procédé sur ‘Nid de guêpes’ de Florent Emilio Siri par exemple et ça fonctionne aussi très bien....En tout cas on remarquera que bizarrement les ‘classiques’ du cinéma cette fois sont bizarrement des films plutôt structurés. Le premier qui me vient étant ‘Citizen Kane’ par exemple. Je pense certainement également que la filmographie d’Hitchcock n’est pas non plus exempte de films structurés.Et depuis je peux affirmer sans en rougir que je remarque beaucoup plus rapidement si un film a quelque chose à dire ou pas. Après bien sûr, ce n’est pas parce qu’un film respecte ces règles que ce sera un bon film pour autant.
En fait je disais ça comme ça.
Pour rien.
heartless_movie_poster

 

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Commentaires
S
..je les ai pas tous vus, mais effectivement ça tient plutôt la route. Bienvenue à toi Vidéo !
V
Tout à fait d'accord avec le manque de rigueur narrative de certains films français qui prèfèrent qqfois la prouesse technique à la narration. Chez Pixar, ils ont eu une bonne idée: ils sont bons dans tous les domaines.
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