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images qui bougent
8 août 2009

cette nuit-là il y eût beaucoup d'éclairs...

 


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C'est lorsqu'un ami m'emmena voir il y a de cela des années ( envoyez vos dons )'Le festin nu' de David Cronenberg que je reçus une de mes plus belles leçons de cinéma en terme d'adaptation littéraire, et que depuis la transition entre les deux supports ne cesse de me fasciner. Le pitch de 'Gothic' de Ken Russell n'a cessé de piquer ma curiosité depuis des années, et malgré le fait que le film soit resté quelque chose comme quinze ans à l'affiche d'un petit cinéma de quartier parisien, j'ai réussi à passer à côté ( sous vos applaudissements ) jusqu'à ce que mon magasin de dvd soldés n'aie pensé à moi, me permettant de m'offrir ce petit joyau - ainsi qu'un autre film culte de mon enfance, ' Network' de Sidney Lumet, dont je ne manquerais pas non plus de vous parler.


L'histoire raconte la nuit ou Mary Shelley aurait eue l'idée de son roman 'Frankenstein' à la suite d'une visite chez Lord Byron, alors en exil à Genève, en compagnie de son amant de mari Percy Shellley, et de sa demi-soeur Claire, alors maîtresse de Byron. Le quatrième protagoniste que l'on oublie cependant un peu trop souvent étant le docteur John Polidori, alors biographe attitré de Byron, mais pas seulement comme le sous-entend assez le film. Polidori est en réalité l'auteur d'une courte histoire ' Le vampire', largement inspiré par la figure de Byron et qui asseoira définitivement le mythe tel qu'on le décline aujourd'hui, non sans influencer notoirement Bram Stoker pour son 'Dracula'. La genèse de ce récit tient également une large place dans 'Gothic'. Contraint par les conditions climatiques de rester plus longtemps que prévu dans la résidence du poète en exil,les protagonistes auraient, pour tuer le temps, commencés à se raconter des histoires de fantômes.


Je ne sais pas pourquoi, je voyais Ken Russell comme l'éternel mari de Thérésa Russell, qu'il avait mise en scène dans le film ' La putain' et je l'associais dès lors à une certaine forme de réalisme. J'oubliais la filmographie prolifique de ce réalisateur, dont ' Altered states' ( ' Au-delà du réel' ) et 'Tommy' d'après l'album mythique des Who, pour ne citer que ceux que j'ai pu voir. ' Le repaire du ver blanc', ' Les diables' ainsi que ' Lisztomania' vous en diront un peu plus sur la personnalité baroque et sulfureuse du bonhomme. Tout ceci pour vous dire que je ne m'attendais pas à un tel déballage, et je vous assure que je prends réellement sur moi pour ne pas vous montrer davantage d'images ! Pourtant Russell ne nous prend pas en traître et nous montre d'emblée avec le générique de quoi il sera question, du véritable matériau : un crâne sur fond noir, parti du plus lointain arrière-plan, qui se rapproche toujours un peu plus.


Le film est ensuite un véritable catalogue de toutes les imageries qui composent le 'folklore' romantique, mais ne vous attendez pas à de la mièvrerie ou de la complaisance, Russell s'attache définitivement à décrypter un par un tous ces éléments, à l'image de son récit axé sur la part de réalité qui génère la fiction, et ce qui fait qu'elle la surpassera toujours.Tout comme David Cronenberg à propos de Burroughs, Ken Russell met l'accent sur des éléments biographiques fondamentaux qui font que 'Gothic' est à coups sûr cité dans toutes les thèses, et que le film sur la gestation de l'oeuvre est pratiquement aussi célèbre que l'oeuvre elle-même.


 

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