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images qui bougent
9 septembre 2009

Dans la solitude des flaques de mazout, ' Le désert rouge' de Michel-Angelo Antonioni

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J’aimerais vous sortir des phrases toutes faites comme quoi ‘ Michel -Angelo est celui qui aura le plus apporté en terme de modernité au cinéma’, et des films comme ‘Blow-up’, ‘Profession : reporter’ ou ‘Zabrisky point’ sont là pour le prouver. Toutefois, le mieux est encore d'en faire soi-même l’expérience. ‘ Blow-up’ fait partie des films que j’ai d’abord compris intuitivement. Il m’aura fallût quelques revisionnages pour me l’expliciter intellectuellement ( sous vos applaudissements- envoyez vos dons ), mais une fois ceci fait, je ne pouvais guère dire mieux que ‘merci la vie, merci Antonioni’. C'est un peu le cas ici à nouveau.

Ainsi à propos du ‘ Désert rouge’ on ne pourra d’abord faire abstraction du traitement sonore atypique, même si de nos jours cela peut ne pas surprendre, tout le monde n’en faisait paraît-il pas autant à l’époque. C’est en tout cas un des éléments qui m’a le plus frappé, il est d’ailleurs assez difficile de passer à côté, mais surtout  c’est qu’ habituelement le son n’est pas ce que je regarde en premier. ( je l’avais découvert en tant qu’outil surtout avec David Lynch ), progressivement , on voit pourtant son importance ou plutôt ses conséquences sur tout le reste, la mise-en-scène, les personnages, il vient ponctuer de sa mécanique les propos anodins ou non de la même façon. Cette ponctuation n’est que le prolongement des machines auxquels il appartient, machines qui trouvent elles aussi graduellement leur place dans l’image, et qui semblent pour finir prendre toute la place. Le monde qui nous est montré est en pleine mutation, et c’est l’homme qui semble le plus peiner à y trouver sa place. Qui continue de faire ce qu’il fait d’habitude en fait, les personnages du ‘Désert rouge’ paraissent pourtant furieusement hors-contexte , avec leurs habits de marques et leurs chaussures de ville et leurs coupes de cheveux d’acteurs de cinéma au milieu de ce no man’s land industriel qui constitue la toile de fond principale du récit. Que dire de la presque scène d’orgie dans la petite cahute décrépite si ce n’est qu’on a presque à faire à un micro-exemple de la société , inconsciente de sa  propre décadence . Pourtant la réalité peut resurgir à nouveau pour peu qu’on ouvre une fenêtre. Et que dire également du moment ou ces mêmes personnages commencent à démolir l’intérieur de cette cahute pour se chauffer ; tel le bifidus actif, ce que l’homme fait à l’intérieur se voit à l’extérieur.

Cela, seul le personnage principal, magnifiquement interprété par Monica Vitti semble le comprendre, elle qui a quittée la normalité et qui ne peut que constater qu’elle s’en éloigne de plus en plus. Suite à un accident de voiture qui l’aura laissée plus que traumatisée - je vous laisse le découvrir- elle tente de se ré-aclimater à la vie en se dévouant entièrement à sa vie de famille, son mari et son fils. Mais rien n’y fait , quelque chose la pousse  toujours en dehors. La rencontre d’avec un collègue de son mari ( Richard Harris ) lui fournira-t-elle l’échappée belle dont elle a besoin ? A la fameuse thématique de ‘l’incommunicabilité entre les êtres’ le film répond également, tellement bien que j’ai failli applaudir et qui me ferait militer pour qu'on projette le film dans toutes les écoles, ou l’on sent effectivement deux siècles de littérature mis carrément au pied du mur dans la dernière scène entre les deux personnages.

Peut-être aurez-vous trouvé une série de lieux communs tout au long de cet article, auquel cas n’en tenez pas rigueur au film et faites-vous absolument votre propre idée. On a beau apprendre certaines choses depuis l’école, l’Art peut s’évertuer à nous le montrer, on peut encore arriver à ne pas le voir ou à ne pas le croire. Après ce film, je ne suis pas sûr qu’il nous reste  beaucoup d’excuses.

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Commentaires
P
Bon, j'ai décidé de revenir, parce que je me suis dit il va encore se demander: "qu'est-ce que j'ai fait? qu'est-ce que j'ai dit?"<br /> Rien, je te rassure.<br /> Toutes les explications sont sur le Patchblog, sur un post datant d'hier.<br /> Première vrai chronique d'ici ce soir.<br /> Après, je reviens voir ce que tu as vu pour nous pendant mon absence. <br /> Glad to be back and sorry.
E
rien à voir mais quand vas tu revenir ds la blogosphère ? Ca fait un petit moment qu'on ne te voit plus... Rien de grave j'espère...
A
Rien à dire , on lit , on savoure tes explications comme un plat de spaghetti....al Dente!<br /> amitié
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