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images qui bougent
7 avril 2008

des plans sur la comète ( suite et fin 3 )

En parlant de David Fincher (v. post précédent ), il assurerait aux dernières nouvelles l’adaptation de ‘Black Hole ‘ de Charles Burns auparavant échu à Alexandre Aja. Autre maître du noir et blanc, et figure de l’underground américain par son détournement de la ligne claire traditionnelle en bande-dessinée au profit d’atmosphères décalées
( voir la pochette de l’album de Iggy Pop ) ou prédomine toujours un peu une sorte d’angoisse mentale ( l’expression n’est pas de moi ), Charles Burns livre un chef-d’œuvre de haute volée, ou il complexifie son style semi-réaliste, ou chaque case , chaque page apparaît comme littéralement ciselée, et de plus combinée à une narration sans faillle.

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blackhole1sm

L'histoire se déroule dans les années 60 ou une maladie bizarre frappe les jeunes adolescents,provoquant des mutations tout aussi étranges sur les personnes infectées, et s'avère être une humble réflexion sur le passage à l'âge adulte autant que sur le comic-book de super-héros, mais abordés sous un angle nettement plus 'réaliste'. Autre travail moins connu de Burns ' Defective stories' ,recueil des aventures de El Borbah, catcheur masqué et grand justicier, mangeur de tacos et buveur de bière confronté à des savants fous et autres complots de toutes sortes ou l'auteur dynamite les ressorts intrinsèques des pulps.

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defective_stories

Autre figure phare de l'underground, Daniel Clothes avec son comics 'Eightball' d'ou sont tirés les excellents 'Like a velvet glove cast in iron ' que l'on a considéré comme très 'lynchéen' d'esprit, ce dont l'auteur se défend, et 'Ghost world' adapté en film. Clothes a ensuite travaillé directement pour le cinéma 'Art school confidential' , version peut-être moins caustique de son 'Pussey' situé dans le même contexte.Conseillé vivement, le dernier en date , bien qu'il ne soit pas tout neuf non plus,'David Boring'.

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Clothes excelle dans l'art de dépeindre des personnages soit ballottés par la vie, soit à des moments charnières de leur existence, tous à la poursuite d'un idéal, parfois même celui-ci n'est qu'une réminiscence de leur passé; je vous conseille à ce sujet l'excellent 'Caricatures' traduit en français qui donnent un aperçu de la virtuosité de Clothes dans le cadre de l'histoire courte, pratiquée avec le même aplomb que celui des meilleurs romanciers; et encore à mon sens , les meilleures n'ont pas encore été traduites, vous pouvez néanmoins découvrir sur le site du New-York Times son comics-on-line, 'Mister Wonderful'.
David Boring semble être atteint du syndrome décrit par Alberto Moravia dans 'les Indifférents', la vie glisse sur lui sans laisser de traces, sans plus d'importance, les épisodes se succèdent sans que tel ou tel évènement ne prenne davantage de sens sur un autre, jusqu'à ce qu'une nouvelle conquête ne vienne bouleverser sa neutralité presque pathologique,ne lui ouvre les yeux sur le sens de l'existence.

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Le style graphique de Clothes emprunté aux comics et aux pulps de son adolescence, à la fois kitsh et pop, indique déjà le genre de récit qui interesse notre auteur, une forme de nostalgie de l'adolescence autant adulée par tout ce que l'on en connaît ( fétichisme, produits dérivés ) que détestée par rapport aux souvenirs auxquelles elle reste également associée, comme une blessure ouverte qui peut très bien nous accompagner notre vie durant, à laquelle on s'attache également sans le vouloir.
Dans 'David Boring', c'est encore plus flagrant dans la mesure ou le père inconnu du héros s'avère un auteur de comics méconnu, qu'il arrive tout juste à comprendre et qu'il cherche à surpasser autant dans ses propres aspirations créatrices aussi bien que son affirmation en tant qu'individu.

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Et pour finir cette rubrique, Chester Brown, tout d'abord connu pour ces comic-strips auto-publiés 'Yummy Fur' qui attirèrent l'attention sur lui de L'éditeur 'Drawn and Quatterly' et plus tard collectés dans le recueil 'Ed the happy clown' d'ou sont egalement extraits 'The play boy' et 'I never liked you', deux volets d'une autobiographie. Autodidacte ,Brown,affirme peu à peu un style très minimal (très peu de cases par planche autant qu'une certaine épuration du trait ) prédominant les temps narratifs -constats sur le réel ou encore atmosphères introspectives.'The play boy' est en effet une confession très personnelle de l'auteur par rapport à la pornographie, doublé de l'impuissance face à la maladie de sa mère, schizophrène.'I never liked you' également un récit d' adolescence sur les premiers émois amoureux ferait juste un chef-d'oeuvre en film d'animation, de même que sa série inaboutie 'Underwater', à hisser au même niveau que 'La planète sauvage ' de Roland Topor.

I_never

liked underwater

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