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images qui bougent
10 décembre 2008

Deathdream ( a.k.a 'Dead of night' )

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Je l'ai déjà dit et je le répète : je ne supporte pas les films de zombies. Sigismund vous dit tout, il y a plusieurs raisons à cela, l'une bassement physiologique c'est comme ça, je suis végétarien et les images de tripailles pourtant barbouillées de peinture fluo ( tiens ils la mangent quand-même ?!?..ouais je sais ils la mangent pas vraiment...) provoquent chez moi des soulevements d'estomac irrépréssibles, ainsi dans 'Audition' dont j'ai fait la critique il y a peu, ce qui m'a définitivement choqué en définitive c'est la gamelle de vomi.
Pourtant, et je me répète oh oui je me répète, j'en entends tellement sur les films de zombies comme dernier rempart de la subversion qu'il faut evidemment voir de soi-même pour comprendre, je me dis je rate quelquechose. Mais j'ai fui, vous m'entendez j'ai fui, ne serait-ce que devant le menu automatique du dvd de 'La nuit des morts-vivants'. Si la subversion réside dans le fait de montrer des types, sous couverts de monstrueux, se donner bonne conscience dans l'acte de consommation et appeler ça de la Résistance ( aH...la décomplexion légendaire des cannibaux, du dandysme mais oui ! ) alors là non merci ( aka 'no thank you' ) et en plus j'ai rien loupé, c'est du même accabit que les grenouilles de bénitier entre deux confessions, rien de nouveau sous le soleil ( ah si..ça brûle. ).
Mais j'exceptionne voyez-vous, je me dis que lorsque sera venu le moment ou je pourrais regarder n'importe quel film de zombies sans broncher, alors je pourrais passer au JT, et supportant pour finir ministres et autres politiciens, j'ai de bonnes chances de finir président - c'est ça que je veux faire.

DON

Pour l'heure, c'est sur les recommandations de Mr Patchworkman ( http://patchworkman.canalblog.com ), que je salue ici avec révérence et les yeux baissés, que j'ai pu découvrir ce film de Bob Clark datant de 1974. En effet l'un des obstacles à ma réussite politique serait un film d'Andrew Parkinson ( ' I...zombie - The chronicles of pain-' ), dont j'ai beaucoup entendu parler sans l'avoir vu, fascinant au plus haut point , puisqu'il s'agit d'une relecture ultime du mythe du mort-vivant ( assez récente mais qui s'est imposé comme référence nonobstant ) quelque chose d'aussi radical que 'Henry , portrait of a serial-killer ', mais pour les zombies, et réputé insoutenable. C'est dans le cadre de cette discussion que Mr Patch m'a conseillé vivement le film de Clark que je ne connaissais pas, diffusé sur Arte il y a peu, et je le répète, qu'il soit béni pour cela jusque la fin des temps, je ne croyais pas qu'un film pareil fût possible.
( Je remercie également chaleureusement J. pour la copie du film )

'Andy Brooks est parti à la guerre du Vietnam. Un soir, ses parents apprennent par un officier la mort de leur fils au combat. Ce dernier revient pourtant un jour au seuil de leur maison. Quelque chose a changé dans son comportement, il reste distant avec ses proches et ne semble concerné par rien, et s'isole la plupart du temps dans sa chambre. Des meurtres atroces ont lieu dans la région au moment même de sa réapparition. ( sources : Wikipédia )'

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Pour ceux qui sont d'une nature à peu près aussi sensible que la mienne, je vous rassure d'emblée, l'ensemble du film est grandement assez tenable ( enfin on ne sait jamais, par exemple je n'aime pas non plus les chiwawas - en plus des films de zombies, et je regarde un film de zombies AVEC un chiwawa dedans justement ... comme quoi, quoi qu'on fasse on est jamais complètement à l'abri de rien ) par contre les véritables frissons d'angoisse qui m'ont saisis sont davantage liés à l'audition ( tiens ) de la bande-sonore à certains moments ( : oui la copie semble défectueuse et c'est parfois pénible et non ce n'est pas une illusion mais ce morceau-ci ressemble vraiment à une musique de fond d'un téléfilm érotique lambda et cela semble un véritable parti-pris ), parce que mis-à-part ça et un doublage français discutable, je n'ai pas peur de le dire, 'Le mort-vivant' est un putain de chef-d'oeuvre assez incroyable, grâce au traitement véritablement inattendu et grandiose de son sujet.
La photo et les cadrages sont d'une sobriété vertigineuse, les acteurs tous très bien, de qui plus est le couple d'acteurs qui interprètent les parents sont celui DU MYTHIQUE 'FACES' DE JOHN CASSAVETES -de fait il est vrai, comme le fait remarquer un critique, on a un peu l'impression que c'est lui qui dirige ce film aussi-, quand à la construction du récit elle est juste imparable.
( Ceux Qui Comptent Visionner Le Film Peuvent S'Arrêter Ici, 'CQCVLFPSAI' , ce qui, à force d'être répété, va finir par légitimer un léxique des abrévations de 'Images qui bougent'; aux côtés de 'JPFB' ( ' J'ai Pas Fini Balzac' ) une réponse de Guy Bedos à Thierry Ardisson quand ce dernier lui demandait si il avait lu son dernier livre, et de ' AYSAV?' ( ' Are You Still A Virgin ? ' ) qu'il m'arrive de répéter parfois sans m'en rendre compte, inlassablement, dans les couloirs de l'hopital. )

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En effet je marque une ségrégation car ce qui va suivre va révéler des éléments importants du film, chef-d'oeuvre s'il en est, dont je me suis demandé à la fin du visionnement si j'avais réellement vu ce que je venais de voir. La réponse à tout cela est à chercher dans le titre original du film, 'Deathdreaming', car le réalisateur ne nous prend pas en traître, et ses intentions sont visibles dès les premières minutes - la faute donc à la traduction qui aura détourné notre attention, mais peut-être aussi pour mieux nous surprendre également, aussi pour cette raison on lui épargnera sa race de putes - ; le fils, tenez-vous bien, serait en fait revenu par la seule force de la prière de sa mère, qui lui rappele sa promesse ' de bien faire attention à lui' , la mère faisant son invocation peu de temps après l'annonce du décès de celui-ci sur le front ( un autre indice, les dilatations du temps ). Ainsi sa malediction le contraignant à se nourrir de sang humain est donc la résultante de ce pacte avec Dieu, ou avec le Diable, en fait on ne sait pas bien, de ce voeu en tout cas. 'Méfiez-vous de ce que vous souhaitez car cela peut réellement vous arriver' , pour reprendre l'adage bien connu, semblerait être l'essentiel du message à ce stade du récit, déjà de quoi modérer les puristes idolâtres de 'Pale Rider' qui avec tout mon respect vous voyez ce que je veux dire ( VVCQJVD ). Pour se nourrir de sang humain, il tue d'abord plus ou moins sauvagement ses victimes et prélève ce sang à l'aide de seringues pour se le ré-injecter par la suite. On sait que certains soldats ont développés une addiction durant leur enrôlement, jusque là on peut se dire que la guerre et la toxicomanie seraient les métaphores du passage à l'âge adulte du point de vue des parents, qui ne comprennent pas le changement de comportement de leur enfant, la mère continuant de le couver, tandis que du point de vue du père il s'agit au contraire davantage de la prise de conscience graduelle 'du monstre à la maison' , de l'oisiveté qui se pare de mystère. Toutes ces informations restent en réalité sous-jacentes, traversent le récit et attendent d'être liées entre elles et validées; ce n'est qu' après la séquence anthologique du drive-in, au final, lorsque le fils percé à jour, retourne dans sa tombe avec l'aide de sa mère, que c'est là qu'on comprend tout ( OCT ) , que l'histoire à laquelle on avait affaire n'était ni plus ni moins ( NPNM ) qu'un fantasme, mais pas des moindres, une sorte de 'Psychose'- celui d'Hitchcock ( CDH )- renversé : une mère qui n'a pas supporté qu'on lui prenne injustement son fils et qui se venge sur tous les vivants; qu'au moment ou le fils regagne sa tombe, il faut comprendre que c'est sa mère qui est en réalité en train de le déterrer pour le montrer aux yeux de tous comme seule explication de sa douleur et de ses actes, un tour de force réussi grâce à une machine scénaristique très sobre et subtile, qui remonte le cours de sa propre histoire tout en avançant, bref un cas d'école ; j'ai d'ailleurs posé les deux affiches, comme pour les magasins COOP : l'une pour les petits minets, l'autre pour les gros biquets n'est-ce pas ( et si j'étais le Dr Devo de 'Matière Focale', blog que je ne vous recommanderais jamais assez, j'ajouterais très pugnacement un truc genre ' et-là-la-construction-tu-la-sens -?. Bon bref ), MESDAMES ET MESSIEURS: Bob Clark,avec un scénario de Alan Ormsby SOUS -NOS -APPLAUDISSEMENTS.

Tout comme 'God told me to' cité dans ces pages quelques jours auparavant ( QJA ), on en est à souhaiter un remake de ce film grandiose - tant on aimerait le voir sur tous les murs, dans toutes les anthologies - ; tout en se demandant en même temps ce que l'on pourrait bien y rajouter ( WOW ).

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Commentaires
S
je me répète quand -même :<br /> merci pour le tremplin !
P
Ha!<br /> J'étais sûr à 99,99% que tu allais faire un tonneau!<br /> La question est: après une telle chronique, qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire dans ma prochaine rubrique "Trash"?<br /> Ceci dit, arrête de te répandre en remerciements: n'est-ce pas notre mission naturelle de blogueurs que de signaler aux copains nos coups de coeur (même si c'est au risque d'une contradiction) et, accessoirement, de tenter de leur épargner des bouses? Le Patch est ainsi fait que lorsqu'il vibre, il a envie de partager sa vibration dans un besoin irrépressible d'universalité. <br /> Mais c'est surtout Arte qu'il faut remercier car, actuellement, il n'y a qu'eux pour aller déterrer de telles merveilles oubliées. Par le fait, dans la longue cohorte des films de zombies, on compte sur les doigts de la main ceux qui tirent leur épingle du jeu en s'extrayant de la tradition d'un certain suivisme romerien pour proposer une approche réellement novatrice et inédite... Et, puisqu'on parle de Romero, il semblerait que "Le Mort-Vivant" soit une sorte de version zombiesque du "Martin" de ce dernier, qui proposait une approche assez similaire du thème du vampirisme - en tous cas, ils ont les seringues en commun...<br /> Quoi qu'il en soit, on ne peut que déplorer que ce film n'ait été reconnu à l'époque (je l'ai vu il y a longtemps, et j'en avais été passablement décoiffé)que par la presse spécialisée, qui en a fait l'un de ses chouchous. Mais il est vrai qu'il n'a pas été gâté par sa distribution, qui se résuma à un circuit typiquement bisseux, alors qu'il développe tout de même d'autres ambitions qu'une exploitation pure et simple. Avoir un petit budget engendre parfois des malentendus...<br /> Fantasme: en ce qui concerne la carrière de Clark, je ne désespère pas un jour de voir son "Children Shouldn't Play With Dead Things", qui a aussi une certaine réputation dans le petit monde de l'underground...<br /> Pour le reste, consulte sa filmo: le reste de sa carrière est littéralement à pleurer, et l'on ne peut que déplorer d'avoir perdu un réalisateur qui se signalait par des débuts aussi fulgurants, même si ce fût (et peut-être tant mieux) en dehors du circuit mainstream.
S
comme tu vas sans doute le remarquer je ne partage pas cet avis.
E
je l'ai vu sur arté il y a environ 3 semaines: sincèrement, je me suis vraiment ennuyé!<br /> Oula, c'était vraiment pas terrible!
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