The spirit

Abattu dans le cadre de ses fonctions , un jeune policier américain , Denny Colt, renaît inexplicablement à la vie. Il décide d'utiliser ce don pour continuer à combattre le crime et faire triompher la justice. Mais plus comme avant, en dehors du systême, sous l'identité du mystérieux Spirit, l'âme de la ville. Transposition des plus honorables de la bande-dessinée culte de Will Eisner par la super-star Frank Miller. Tout le monde dit ça maintenant, tout le monde connaît Frank personnellement, moi aussi tiens. Personne n'a oublié que sans lui , les super-héros 'Daredevil' et 'Batman' ne seraient pas tout à fait les mêmes, qu'il a bercé l'enfance de presque tous les critiques qui reprochent maintenant à lui , Miller, de faire du Miller. C'est magnifique. L'approche graphique développée par Rodriguez et Tarantino, on aurait certes adoré la voir réservée uniquement à 'Sin City' - les films- et on aurait bien sûr aimé la voir évoluer, disgresser, partir en vrille. Mais on ne peut pas dire que ce soit l'approche la plus conne pour un personnage comme ' The Spirit', loin de là. Le pari d'adapter 'Sin City' au cinéma était assez risqué, mais adapter Will Eisner de cette façon, c'est sûr personne ne s'y serait risqué avant d'avoir fait ses preuves, c'est chose faite , malheureusement le public est déjà, DEJA, blasé. Vous y comprenez quelque chose vous ? 'The Spirit' de Will Eisner est l'une de mes lacunes de ma culture bédéphilique, néanmoins je vous laisse le lien vers le site de Mr Patchworkman, qui parle très bien du revival récent de la série par Darwyn Cooke. http://patchworkman.canalblog.com/archives/2008/09/01/10419325.htm (Depuis le départ de Cooke, c'est maintenant Sergio Aragones , plus connu du public américain avec sa série paradique ' Groo' qui assure les scénaris, et Paul Ryan, pas un mauvais choix non plus, les dessins) On a pris en comparaison la version cinéma de ' Dick Tracy' ( avec Warren Beatty et Madonna ) pour parler du Spirit version live, et ce n'est pas une bête comparaison. Tous deux ont pour points communs d'avoir un peu laissés le public sur sa faim , non sans avoir proposés une approche assez surprenante et encourageante. Il y a en effet dans le Spirit de Miller un certain côté cartoon pas inintéréssant, sans faire pour autant de la surenchère visuelle, et c'est pas plus mal que le film soit un peu en dessous de 'Sin City' niveau violence, ça se tiendrait même plus ou moins. Le film démarre il me semble plutôt bien, passé le générique - classique- le récit est tout de suite lancé; et je sais pas ce qu'il faut avoir dans les yeux pour ne pas admettre qu'il s'agit de l'approche de quelqu'un qui a l'habitude et qui sait raconter une histoire, et qui connaît son registre, aussi la confrontation finale entre le gentil et le méchant a bel et bien lieu au début et c'est une excellente idée. Il m'a semblé une ou deux maladresses, comme par exemple le plan dans l'ascenseur avec les personnages en silhouette, qui en profitent pour nous ré-expliquer ce que l'on vient de voir 8 la scène avec Mendès et le financier ) c'est un procédé qui marche très bien en b.d, et qui a tout à fait sa place, le seul truc c'est qu'il aurait peut-être fallu une autre fausse piste, une perte de temps ou autre chose avant de nous redire ce que l'on vient juste, juste de voir. On parle en ce moment de Miller comme d'un mégalo et c'est assez comique de voir celui-ci régler ses comptes au passage, comme s'octroyer un rôle de figurant au début dit ' le type qui meurt au début' et qui donc n'a 'rien compris à l'histoire' , et pour cause il en a rien vu, il a pas eu le temps.La relation entre le Spirit et Sand Zaref ( Eva Mendes ) aurait été dit-on ce qui aurait influencé Miller pour la création du personnage d'Elektra dans 'Daredevil', et l'auteur ne manque pas de remettre la pendule à l'heure de ce côté avec la référence au complexe d'Electre pour Zaref, comme il ne manque pas de faire une allusion à son actuelle approche de Batman et Robin dans 'All-Star Batman ' ( idem, allez voir les chroniques de Mr Patch ). Après il y a des choses qui me touchent plus ou moins, le flash-back sépia sur les deux amoureux séparés par la vie, encore que on peut quand même se dire que Miller y va de quelques ambiguités puisque même après les retrouvailles, le Spirit se trompe quand -même sur le compte de sa petite amie, en ne la voyant pas comme une meurtrière alors qu'elle pousse au suicide un financier pédophile. Il y a les méchants un peu caricaturaux, je me dis qu'on les reverra, et peut-être un peu mieux, en tout cas on ne peut pas leur reprocher de 'dire ce qu'ils veulent dire'. Bref on m'avait parlé d'un saccage indescriptible, et je tombe sur quelque chose d'assez bien articulé, le rapport du héros avec les femmes n'est pas oublié et assez bien traité, et je ne sais pas pourquoi on a traité l'acteur principal de branque. Sans être virtuose le film de Miller n'est malgré tout pas sans qualités. Loin de là. A peine sorti de ce projet qu'il y a déjà des rumeurs comme quoi il s'attaquerait à une version ciné de 'Buck Rogers', je suis assez impatient, bien qu'on lui aurait un peu coupé l'herbe sous le pied avec la relance annoncée pour 'Star Trek'; je ne sais pas si Miller va se cantonner aux adaptations de comics-books, mais en espèrant que quelqu'un nous ponde un 'Daredevil' décent pour la transition, je ne serais pas surpris de le voir adapter son propre 'Elektra lives again'.

Comments

[patchworkman]

Pas encore vu, mais ça ne saurait tarder...
Et puis le Spirit, j'ai pas fini d'en parler!

[eelsoliver]

c'est vrai mais pas non plus un film inoubliable, je m'attendais à mieux...

[sigismund]

mais c'est loin d'être un navet comme on l'a décrit...

[eelsoliver]

je suis allé voir the spirit et j'ai bien aimé même si je trouve parfois le film assez brouillon et je reprocherai également quelques moments de flottement.