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images qui bougent
15 juillet 2009

Retour de NIFFF 09 ( 2 )

 

Vertige

 

 

On peut se desespérer du manque de reconaissance du public envers les productions françaises, et en même temps , cela peut se comprendre. Avec‘Vertiges’ de Abel Ferry, on pourrait presque donner du grain à moudre pour les détracteurs .Prersque. Avec une première partie très efficace pourtant sur les pièges en altitude, le film retourne bien vite sur des sentiers balisés quand nos arpenteurs, désormais coincés au milieu de nulle part, se trouvent confrontés à un chasseur mystérieux et invisible. Le dernier tiers , ou rien n’est préçisé sur cet homme des bois , dégénère carrément dans le bourrin discutable avec un enchaînements de bastons à bouts de souffle peut-être mais dont on se demande si elle n’est pas juste prétexte à nous montrer ( attention spoiler : ) les gros seins de l’héroine, la seule qui a eu un flash-back au demeurant parfaitement inutile : ainsi la confrontation finale entremêle coups de pieds dans les burnes décomplexés, mamelles et hurlements rauques dans une frénésie baroque, ultime ou les corps se déchirent mais se rejoignent pourtant blablabla, pour hésiter au moment du coup de grâce....dernier vestige de l'humanité dans l'humain -assez déplacé - sur l'écran, bruits dans la salle de grenades qui se dégoupillent.

 

 

On pourrait très bien classer l’affaire, si ce n’est que ‘Vertiges’ recèle quelques perles en son milieu qui en font un véritable chef-d’œuvre de distanciation, ce qui pourra désarmer des critiques ou un certain public en mal de nouvelles icônes à intrôniser. Dès les premières minutes , Abel Ferry pose assez bien son cadre et ses personnages, soit, avec cependant un net penchant pour les stéréotypes, à grands coups de dialogues et de non-dits nébuleux qui nous font d’entrer serrer les dents…MAIS SURTOUT, SURTOUT avec le coup de la chanson en bagnole c’est l’horreur ultime, tellement c’est tellement vrai ( qui n’a jamais senti la mauvaise ambiance des vacances et ce, dès les premières minutes du départ en bagnole ? ), mais on l’oublie assez rapidement, comme le reste, peut-être que ça prendra son sens, peut-être pas...vu que ce sont les présentations de rigueur, ça ou autre chose, enfin pour l'instant on ne sait pas. En milieu de film, alors qu'on regrette déjà d'avoir ne serait-ce qu'accordé deux minutes de son temps, ò stupeur !!! Ferry RECIDIVE ! Avec le retour de la chanson… ! Censée remonter le morale cette fois au cœur même de la désolation , on tombe carrément dans l’instant MYTHIQUE de cinéma : c’est absolument prodigieux de réel désoeuvrement et pour le coup, les comédiens peuvent se permettre de regarder ailleurs et ne s’en privent pas…Cela pourrait s’arrêter là, après, on découvre progressivement l’antre de la bête et on se dirige pépère vers la cavale sans issue du final, MAIS, et il y a un MAIS, avant, on doit nous rendre perceptible dans les règles de l’art, le sort de proie indû à nos jeunes et ( j’allais dire attachants ), à nos jeunes héros, et pour cela , on les fait tomber dans des pièges. Et là deuxième moment de bravoure, qui a généré au sortir de la séance des heures et des heures de poilade coupable à toute l’équipe, en ce qui concerne la reconstitution des faits : l’héroine, nous le saurons plus tard, tombe dans un piège, qui recèle un gouffre profond débouchant sur des pics métalliques acérés et pleins de téthanos. N’entendant aucun bruit, un autre personnage s’encorde et descend à son secours, elle voit les pics et aussitôt, craint pour son amie, nous aussi, mais en même temps on entend rien , pas même quelques râles de rigueur…et là…ET LA.. : on trouve le personnage, assise par-terre en train de bouder avec les bras croisés sur les genoux, et un pic, isolé tout seul, complètement à l’écart des autres, près du mur même, mais quand-même fiché dans son bras !!!!!

 

 

AWESOME ! WONDERFUL ! FARAMINOUS ! INGLORIOUS BASTERDS !

 

 

On pourrait encore croire au rafistolage accidentel, à du 'rattrappé l'air-de-rien-' mais le second degré tient bon, nous le retrouvons alors que nous n’y croyions déjà plus, mais oui mais non et pourtant, dans la scène de combat finale précedemment citée, dites ‘scène de combat finale’, d’ou le nom, avec la faramineuse et transcendante réplique, l’echange inter-sidéral, magnifique, poignant et qui restera inégalé sur des générations et des générations :

 

 

- ‘….’tain…………………….j’vais lâcher…’
- ‘anan-vas-y-s’te plaît…’

 

 

 

 

 

C’EST DU GRAND !
C’EST DU TOUT TOUT GRAND !!!
C'EST DU TRèS TRèS GRAND !!!!
On a failli tous se foutre à poil dans la salle, c’était la transe extatique…

 

 

Là forcément on se dit que c’est couillu d’avoir sorti un film comme ‘Vertiges’ et un tel second degré, une telle prise de risques appelle nécessairement les encouragements de rigueur, on tient peut-être là un futur grand auteur.

 

 

A côté de ça, la concurrence est plutôt rude en ce qui concerne les premières réalisations, j’appelle à la barre ‘Coffin rock’ de Ruppert Glasson, qui s’est déjà fait une solide réputation de festivals en festivals…une véritable pépite avec rien qui flanche, la photo, les comédiens, l’écriture et la réalisation…je n’insisterais pas davantage, jetez-vous dessus si vous le voyez affiché quelque part.

 

 

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D’autres films retiendront toutes fois notre attention : l’excellent ‘Connected ‘ de Benny Chan ( remake de ‘Cellular’ avec Jason Statham et Kim Basinger ), très chouette, lui aussi maîtrisé de bout en bout ; ’20 th century boys’ de Naoki Urasawa, premier volet d' une adaptation sympatoche du manga éponyme hyper-connu et dont je n’avais jamais entendu parler, ainsi que ‘Tormented’ de Jon Wright. Comme vous l’avez peut-être remarqué, ma culture en cinéma fantastique n’est pas très étendue, pourtant on se retrouve ici avec une variation en des terrains connus sur le mythe du revenant ( lorgnant du côté des classiques que sont ‘Martin’ de Georges Roméro, ou de ‘Deathdream’ – aka ‘Le mort-vivant’ - de Bob Clark, que j’ai pu citer dans ces pages, et qui constituent donc l’ensemble de mes références, si l’on inclût le ‘Psychose’ d’Alfred Hitchcock et là je vous aurais vraiment tout dit ) avec quelques incohérences scénaristiques tout de même, et des comédiens un poil trop âgés également, mais somme toute assez honorable. Egalement le premier volet d'une autre saga humoristico-horrifique, 'Rathree reborn' du thailandais Yuthlert Sippapak, si assez réussie pour ce qui est des moments fantastiques, reste un peu plus discutable dans son côté 'Hopital et ses fantômes' ( chef-d'oeuvre de Lars Von Trier, sa première réelle incursion dans le fantastique ) en HLM avec une certaine complaisance dans la caricature.

 

 

tormented_quad

 

 

20th_century_boys202215empd037_01
rathree

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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