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images qui bougent
29 août 2009

Papa est TOUJOURS en voyage d'affaires, 'Husbands' de John Cassavetes

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Suite à un décès soudain, la bande des quatres se retrouve la bande des trois. Gus, Harry et Archie ( John Cassavetes, Ben Gazzara et Peter Falk ) ont dû mal à accuser le coup et se murgent dans les grandes lignes pendant deux jours d'affilée, avant de reprendre le cours de leur vie, non pas que les choses aillent mieux: Harry a même une altercation bien glauque avec sa femme et sa belle-mère. Les amis se retrouvent le jour même et décident sur un coup de tête de partir à Londres...

Attention critique non-objective : je suis un fan avèré de John Cassavetes, père fondateur du cinéma indépendant et réalisateur de génie. Les critiques l'ont déjà dit en leur temps, ce film est incroyablement long, difficile à suivre mais c'est un chef-d'oeuvre, un des films les plus aboutis du maître et une des oeuvres majeures du 'cinéma-vérité', dernier argument que je vous demande de ne pas considérer. Ce film est avant tout un film, rien qu'un film, et surtout un très , très grand film. Construit surtout à base d'improvisations selon la méthode habituelle de Cassavetes, bien qu'il y aie eu bien sûr un script -auxquels Falk et Gazzara ont participés, ce film a , de l'avis de certains, mis-à-jour le mieux l'inconsistance de la vie en milieu urbain.

Dès la première scène de l'enterrement, on retrouve l'un des points névralgiques du cinéma de Cassavetes : le dialogue, le dialogue, le dialogue, une sorte de 'straight-talking', à brûle-pourpoint , dont on impute de nos jours plus facilement la paternité à Quentin Tarantino plutôt qu'à quiconque d'autre. Et après c'est parti pour deux heures de roue-libre avec les trois compères - amis dans la vie - qui s'en donnent à coeur joie. J'ai pas dit que c'était forcément beau à voir, en tout cas c'est juste brillant. En effet, dès la scène du pub, on sourit tout d'abord à leurs parodies de l'actor studio parce qu'on ne voit justement encore que les comédiens, qu'on ne les perçoit pas encore personnages surtout s'ils mettent à faire les acteurs. Et ensuite on se surprend à rire jaune : ces trois-là on du mal à s'arrêter ( en fait non, et le final nous rassure admirablement sur ce point en même temps qu'il clôture le sujet ). Impression qui se confirme avec la scène avec Ben Gazzara chez lui, ou ça dérape comme y faut. C'est sûr les trois potes sont à la vie à la mort, ils passent leurs temps à s'empêcher les uns les autres de faire une connerie tout en concourant à celui qui fera la plus belle.

Les scènes qui se déroulent ensuite à Londres continuent d'osciller entre moments d'anthologie d'humour ( la scène au casino avec Falk et une vieille peau est certainement mythique depuis longtemps ) et réalisme cru difficilement soutenable : quand les trois compères se retrouvent à leur hôtel chacuns avec une nana qu'ils ont levés, on est dans un glauque comparable avec la scène rajoutée des bunnies dans 'Apocalypse now redux'. On se demande alors qu'est-ce que ces types cherchent vraiment avec leurs allures de Brat-Pack ( originalement le nom donné à la bande de Frank Sinatra qui s'il est un peu oublié aujourd'hui était certainement un des modèles masculins de l'époque, surtout pour des gens de la génération de Cassavetes; mais qui à la vie dure, qu'on ne s'y trompe pas , c'est encore le nom que l'on donne aux jeunes loups qui veulent casser la baraque, surtout à leurs débuts ) mais surtout qu'est-ce que ces types prennent encore au sérieux? A l'image peut-être des fameux romains de l'Antiquité qui étaient ' superficiels par profondeur' ?

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