Aeon Flux

Lancée au début des années 90 sur MTV très tard le soir dans l'emission 'Liquid Television ' aux côtés de deux autres séries ( 'The Maxx' et 'Spawn', deux adaptations comic-book ) cette série d'animation n'a été que très peu diffusée , à part quelques chroniques dans les revues spécialisées ou des émissions comme 'L'œil du cyclone' , mais ae dores et déjà atteint un statut de série culte . C 'est un peu la série que tout le monde attendait mais que personne n'osait faire, et qui en ce sens, n'a déçu personne : on avait rarement vu aussi déjànté depuis 'Le prisonnier', car son auteur, Peter Cheung, a parfaitement synthétisé les attentes d'un certain public- fans d'animation, de sf et de comics- et les exigences les plus contemporaines d'intégrité et d'auteurat.

Dans un futur lointain ou la presque quasi-totalité de l'humanité a été décimée par un virus inconnu,le monde semble sous la coupe d'une cité oligarchique, Bregna, ou manipulations génétiques et trafic d'organes semble monnaie courante, orchestrées par une espèce de scientifique-président suprême, Trevor Goodchild. Mais une autre puissance existe, plus secrète, les Monicans,et tentent de renverser l'hégémonie de celui-ci en envoyant des agents terroristes, surentrainés,( génétiquement modifiés eux aussi ,) en la personne d' Aeon Flux surtout,afin de contrecarrer ses projets. Tous ses projets.

Dans un futur lointain ou la presque quasi-totalité de l'humanité a été décimée par un virus inconnu,le monde semble sous la coupe d'une cité oligarchique, Bregna, ou manipulations génétiques et trafic d'organes semble monnaie courante, orchestrées par une espèce de scientifique-président suprême, Trevor Goodchild. Mais une autre puissance existe, plus secrète, les Monicans,et tentent de renverser l'hégémonie de celui-ci en envoyant des agents terroristes, surentrainés,( génétiquement modifiés eux aussi ,) en la personne d' Aeon Flux surtout,afin de contrecarrer ses projets. Tous ses projets. Visuellement on peut chercher les influences graphiques du côté de l'expressionnisme d'Egon Schiele, ou penser que Peter Cheung ne soit un disciple spirituel de Marv Wolfman et Carmine Infantino , ' Nova' et 'Spiderwoman' pour Marvel dans les années 80 ,car les gestuelles ont un côté un peu arachnéennes en plus d'être caricaturales,et Cheung s'en sert pour caractériser très vite un personnage autant que pour echaffauder des scènes d'actions vertigineuses,laissant la part belle aux images , afin de bien poser son univers,et que le spectateur se focalise bien sur les mécanismes de celui-ci ( souvent absurdes ) ainsi que sur les actions des personnages et leurs enjeux, en n'expliquant peu mais en nous laissant déduire; on est pour ainsi dire à chaques fois 'jetés' dans l'histoire, il n'y a jamais beaucoup de dialogues et les bruits viennent prendre le pas et faire office de narration. Tous ces éléments ensemble ont contribués à instaurer un côté vraiment déroutant à la série,que d'aucuns ont qualifiés de malsain et dérangeant ,car il faut bien préçiser qu'Aeon Flux n'est absolument pas pour les enfants, c'est bel et bien un dessin-animé destiné aux adultes, de par le traitement particulier du sexe et de la violence , omniprésents et déclinés sous toutes leurs coutures.

Conservant les spécifités du cartoon, Cheung les a transposées et adaptées pour livrer un récit cyberpunk moderne: chaque episode constitue un tout autonome à lui-seul, pensé comme un court-métrage presque,et un exercice de style nouveau à chaque fois . Il y a des episodes dont la structure ressemble à celle d'un jeu vidéo par exemple, avec ses niveaux et ses palliers et aussi toujours le même recommencement en cas d'echec.

Ainsi, si vous ratez un épisode vous pourrez quand même suivre, et si vous les regardez tous c'est alors un peu comme si vous aviez affaire à un eternel premier episode tant les relations que l'on croit établies entre les personnages changent.

Dans les cartoons traditionnels ( pas d'offense, je suis ultra-fan de ) 'Bip-bip et le coyote' ou 'Tom et Jerry' ,les personnages survivent à tous les dommages les plus saugrenus mais ne meurent jamais, et bien ici oui , et le plus souvent de façon très violente, mais ça ne les empêche pas d'être à nouveau là eux aussi ,la semaine d'après, comme si rien n'était jamais arrivé et c'est ce qui fait qu'on a le sentiment que c'est un esprit neuf qui œuvre à chaque épisode. Ici sans-doute conséquence logique d'une des données de départ inhérente au contexte, le clônage à profusion ,mais jamais vraiment explicitée;c'est donc des personnages nouveaux ,tout en restant en apparence les mêmes pour nous ,qui se retrouvent à chaques fois et qui n'en sont plus ou nous les avons laissés ,créant ainsi un climat d' ambiguité persistant sur les rapports d'amour/ haine entre les deux antagonistes, ou implicitement chacun cherche à rallier l'autre à sa cause tout en sachant qu'ils ne peuvent l'un et l'autre céder une once de terrain. Ce qui constitue au final une très belle et plutôt inattendue parabole sur l'amour ,ou les personnages incarnent finalement deux pôles extrêmes, aussi bien dans l'ordre de la recherche du plaisir et de la jouissance que dans ce que l'humain renferme d'abject et de viscéral.

La série a également donne lieu à une adaptation live avec Charlene Theron qui n'a pas eu vraiment un succès retentissant.Si un certain esprit est respecté au niveau de l'ambiance visuelle ( décors, gadgets ) le film ne s'avère pas vraiment autonome et reste du côté d'une Lara Croft juste décalée et futuriste, si on frémit à l'idée d'un long métrage d'animation réalisé par Peter Cheung, en ce qui concerne une adaptation live on aimerait avoir le même sentiment d'ovnis que furent les premiers episodes, avec une radicalité qui serait dès lors, toute cinématographique.Très peu diffusée donc, nous avons la chance de voir l'intégrale de la série ré-éditée en dvd. Avec une très belle nouvelle jaquette.

Bon voyage ( la matrice c'est à côté )