HellBoy

En attendant la sortie du n 2, je n'ai pas résisté à l'envie de me re-visionner le premier. Alors bien sûr tout a été dit mais n'empêche on ne peut qu'applaudir les qualités de ce premier opus, tant il respecte l'entièreté du personnage, jusqu'à conserver l'intégrité de celui-ci en terme de place dans le mainstream : comme son éditeur Dark Horse entre les deux grandes pontes que sont Marvel et DC, 'Hellboy' se différencie des autres adaptations de super-héros. Le réalisateur Guillermo Del Toro le préçise tout de suite dans le générique, en inscrivant le héros dans la légende en montrant des fausses couvertures de comics pour insister comme quoi il existe d'autres comics que ceux DC et Marvel ( je dirais même qu'avec l'image floue de 'Hellboy' il préfigure également 'Rec') en utilisant leurs moyens de publicité à eux ( couvertures originales qu'on ressort à tout va ).

De toutes façons avec Guillermo Del Toro , on était presque certain à l'avance que celui-ci ne s'embourberait pas , c'est un réalisateur hors-pair et un passionné, ainsi qu'un fan de la b.d de Mignola. Celui-ci en parle à propos de l'imminent 'Golden Army' mais on pouvait le noter dès le premier; le style graphique de Mignola est ,en plus d'être très beau , ultra-minimal et laissant beaucoup la place à ce que les bédéistes appellent 'masses noires', produisant alors des atmosphères très épurées ( et c'est le coup de génie graphique de Mignola, qui simplifie à l'extrême pour aller à l'essentiel ) mais aussi des atmosphères parfois confinées, les personnages ( Hellboy, mais aussi Abe Sapiens ) en possèdent d'autant plus une charge iconique très forte, et ça été le challenge difficile pour le réalisateur de créer du mouvement à partir de ce cheptel, et c'est ce que Mignola explique à propos du II comme du I: il y a des choses qui ne fonctionnent que en comics et Del Toro a du en trouver les adéquations en mouvement, en situations et c'est là ou 'Hellboy' devient un film de son réalisateur à proprement dit. Il y a un côté rétro-pulp davantage présent dans la b.d, mais pour le reste , le réalisateur reste fidèle aux influences lovecraftiennes de la série, qu'il transpose magnifiquement ( c'est même aussi certainement un des points explicatifs du fait qu'il soit fan de la b.d aussi, il n'a jamais caché son penchant pour l'oeuvre de Lovecraft ) avec un design et des éclairages superbes. Là ou le film s'avère réellement subversif selon moi, c'est dans la nature du triangle amoureux entre les trois personnages, Hellboy, le personnage de Selma Blair, et l'agent spécial Meyer -l'habituel jeune recrue confronté à un univers nouveau etc.. qui est en fait réellement une sale tête de con ,comme il finira par le comprendre lui-même à la fin- et mis à part l'apparence des nazis dans le rôle des méchants, le message du film semble bien celui-là : ne devenez pas Meyer.

J'oserais dire que je suis davantage fan de Mignola que d'Hellboy, disons que comme tout le monde j'ai été proprement subjugué par le style graphique qu'on lui connaît, qui date en réalité de son adaptation du 'Cycle des Epées '. J'ai entendu parler du monsieur la toute première fois avec cet album de la collection Top B.D qui est la traduction d'un graphic -novel ( le contraire d'une série ) qui est -je n'éxagère rien- une des meilleures histoires que Marvel aie produite; les séries consacrées au Docteur Strange, tout comme les autres séries sur la magie, ont une poisse devenue légendaire chez Marvel, mais ici le personnage est réellement transcendé, ainsi que son univers, de même pour le Docteur Fatalis l'enemmi juré des 'Fantastic Four' qui apparaît ici sous un jour nouveau à sa mesure. Ce sont les débuts de Mignola dessinateur , il garde une spontanéité proches du croquis qui admirablement bien soutenue par -phénomène assez rare chez Marvel- une colorisation à l'encre absolument sublime.A noter également que c'est la super-star de DC Vertigo, l'incroyable Duncan Fegredo ( Enigma, Faces,... ) qui assure maintenant la partie graphique de 'Hellboy' toujours soutenu au scénario par Mignola.