Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
images qui bougent
2 décembre 2008

Step across the border

MV5BMjEwNTE5MjIwNl5BMl5BanBnXkFtZTcwNjQ4MzMyMQ__ Réalisé par Nicolas Humbert et Werner Penzel en 1990, ce documentaire est consacré au musicien (-performiste-bruitiste ) anglais Fred Frith, et s'avère un bien bel hommage. On y croise Jonas Mekas, Robert Frank, John Zorn, ainsi qu'un panorama fabuleux de la scène alternative en générale. L'artiste y apparaît tel qu'on le connaît : discret, passionné, humaniste et désintéressé. phpThumb Les réalisateurs ont en effet relevés avec des images somptueuses l'ampleur poétique de l'univers du musicien, fortement ancré dans le monde dans lequel il vit; de quoi donner une leçon aux autres faiseurs de biopic qui à mon sens ne laissent pas toujours assez de place au son et au contexte quand ils s'intéressent à la biographie de quelqu'un. Si vous ne connaissez pas la musique de Fred Frith, je vous assure des moments musicaux d'anthologie; pour les autres ce sera une merveilleuse redécouverte ainsi qu' une belle et magnifique consécration. fredfrith_albumcover_stepacrossborder_1990
Publicité
Publicité
Commentaires
S
à nouveau un grand merci pour ce complément d'analyse, je ne me suis pas risqué à effectivement trop détailler son univers, laissant un peu le plaisir de la découverte pour ceux qui ne connaisent pas, mais tous les moments dont tu parles traduisent à merveille l'état d'esprit et la démarche du musicien.<br /> Moi j'ai réussi à rater les frangins Zappa à Zurich à une semaine près...je suis pas spécialement fier de moi.
P
En tant que spécialiste obsédé depuis plus de trente ans par l'"Ecole de Canterbury", je ne pouvais pas ignorer le personnage de Fred Frith, ex-leader du mythique groupe "Henry Cow" dont je possède bon nombre d'albums dans ma discothèque.<br /> J'ai enregistré "Step Across The Boarder" voici plusieurs années sur Arte et je conserve précieusement la VHS de ce document hallucinant. C'est positivement passionnant de voir un solide musicien, guitariste virtuose de surcroît, faire exploser toutes les limites du conformisme musical et se lancer dans une quête expérimentale qui, pour peu que l'on fasse l'effort de désapprendre tous les clichés mélodico-harmoniques que l'industrie musicale nous a fourré dans le crâne, nous précipite dans un monde inconnu et paradoxalement proche. Par la magie de Frith, le son le plus insignifiant finit par s'avérer d'une richesse incomparable, pour peu que l'on sache se mettre dans un état d'esprit très particulier, comme si le monde jouait à notre insu une sorte de symphonie perpétuelle (l'"harmonie des sphères" de Platon?), mais que nous ne serions plus capable d'entendre... Pourtant, avec l'humilité et la facilité déconcertante d'un esprit indéfiniment ouvert sur tout l'univers sonore, Frith parvient à entrouvrir une fenêtre sur cette "symphonie du monde" pressentie, mais rarement entendue. Le voir avec un violon debout sur une plage taper le boeuf avec les mouettes, ou encore refiler un instrument à un nourrisson pour jammer avec lui le plus sérieusement du monde sont des moments particulièrement émouvants, au travers desquels il semble nous dire que chacun d'entre nous, incluant nos frères animaux, est un musicien qui s'ignore - comme si nous devions reconquérir notre innocence afin d'entendre enfin cette grande symphonie universelle à laquelle nous participons sans le savoir, et que Frith cherche à nous faire entendre comme si sa vie en dépendait. Magique et envoûtant comme une cérémonie vaudoue!<br /> PS: il y a quelques années, Fred Frith a donné un concert à Draguignan, soit: à trente bornes de chez moi, et l'état actuel de la culture est tel que je ne l'ai appris que trop tard, par le bouche à oreille développé par certains initiés... J'en suis encore malade...
images qui bougent
Publicité
Archives
Publicité