Réponse A

Plus fort que la mode, à 'Images qui bougent' on va voir les films après tout le monde sous vos applaudissements, afin de ne pas être victime de l'effervescence de groupe et non pas à cause des prix en hausse de la dope dans les pays capitalistes. Et oui, il y a bien quelquechose dans l'histoire atypique de Djamal, jeune homme apparemment sans histoires, serveur de thé dans une multiinationale en téléphonie à Bombay tout à coup propulsé sous les sunlights grâce au jeu télévisé 'Qui veut gagner des millions ?' C 'est un conte, une fable contemporaine qui dit que nous sommes tous importants, que nous sommes tous capables, que paradoxalement personne n'est jamais 'sans histoires' que paradoxalement il n'y a rien de prédestiné, tout le monde peut sortir de sa condition, et ouais c'est très bien que quelqu'un le dise. Danny Boyle a de plus filmé son recit avec brio, l'image est superbe avec quelques effets sans surenchères, le tout sur un très bon rythme. ( http://www.dailymotion.com/video/x68f9k_paysages-manufactures-1_travel ) En effet c'est très bien dit, même si l'optimisme, le message d'espoir vient à nouveau de ceux qui en ont le plus besoin ( c'est en cela que j'ai trouvé 'Bienvenue chez les ch'tis' assez racoleur -même de loin- et c'est pourquoi je n'est toujours pas pu me résoudre ) que c'en est gonflant, je préfère vous le dire tout de suite. Pourtant le film de Boyle évite là encore de tomber dans cet écart vaguement misérabilisto-moralisateur ( ok , démago, c'est vrai que ça marche aussi ) en proposant une vision très 50-50 : les paillettes d'un côté, mais n'oublions pas ce que cela cache. Effectivement si on veut vraiment que notre conte de fée soit crédible, il est nécessaire qu'il se passe en Inde, beaucoup plus photogénique que l'Ethiopie, qui elle est déjà par trop froncièrement connotée, mais malgré son côté divertissement de fin d'année ( en fait pas vraiment ) 'Slumdog...' nous gratifie de superbes images issues des bidonvilles et survole sans mièvrerie la misère et l'exploitation des enfants; ainsi notre héros s'il n'est qu'un jeune homme, possède malgré tout un vécu et une expérience un peu différent du Mr Tout-le-monde que l'on pourrait penser qu'il est en face des caméras. La photogénie, encore une fois. C'est aussi cette expérience, et au fur et à mesure que l'histoire se déroule, ses choix qui font préçisément qu'il est l'individu qu'il est, et ou se situe l' essentiel du message du film. De ce point de vue, la narration est vraiment boulonnée et très efficace, avec un procédé qui a certes déjà fait ses preuves ( on prend l'histoire en route à un moment crucial et on nous raconte en alternance avec le présent ce qu'il y a eu avant, jusqu'à ce que l'on reprenne la trame , en général au dernier tiers ) mais qui a été aussi souvent utilisé n'importe comment ce qui n'est pas le cas ici , et on attend impatiemment d'en savoir plus, de voir comment on va arriver ou on en est, et comme tout le monde, on se demande ce que le héros a vraiment de si extraordinaire. (ci-contre : la réalité de l'homme moderne )