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images qui bougent
29 mars 2009

Vous reprendrez bien encore un petit peu d'évasion ? (1)

mesrine_instinct_de_mort_5

Après la bagarre comme d'habitude mais toujours mieux tard que jamais, en avant donc à propos d'un chef-d'oeuvre contemporain prévu pour la cérémonie à la fin de l'année; produit par Thomas Langmann dont j'ai très envie de dire du mal mais force est d'admettre qu'il fait juste son boulot et rien que son boulot ( quand on lui a reproché son approche sur 'Astérix' on a en fait découvert qu'il ne faisait pas du tout dans le nivellement par le bas, mais au contraire pour tous les publics, animaux compris ) et réalisé par Jean-François Richet ( jusqu'à la dernière minute, en revoyant mes sources pour cet article, j'ai cru que c'était ' Jean-Luc' et non 'Jean-François'...' Jean-Luc Richet' c'est nettement plus subversif, non ?...donc très bien, parlons un petit peu de vous alors ) avec Vincent Cassel que le public n'aime pas ( ? ) dans le rôle principal de Jacques Mesrine, sa vie, son oeuvre, toutes ressemblances avec des faits ayant déjà existés ont de très grandes chances d'être fortuites, on est au cinéma les mecs.

Je n'avais jamais entendu parler du personnage si ce n'est de la bouche de mes camarades qui ont commencés à regarder les infos bien avant moi ( pourtant j'ai des souvenirs très préçis des années 80 : Dalida, Jacques Martin, RTL ...) dans la voix desquels je pouvais percevoir respect et admiration, mais comme ils me brimaient, c'est assez difficile de se faire un avis. Ce n'est que plus tard, ou je suis tombé sur un documentaire que je pense tout le monde a vu, et encore c'était la fin - et je dois dire que ça m'a fait son effet- ou Mesrine se sentait de plus en plus acculé et ou on entendait une bande magnétique qu'il avait laissé à l'attention de sa fille. Après c'est les policiers, tous très contents après le déploiement quasi-militaire de ce que l'on a nommé comme une éxécution ( ce qui nous a valu par contre un grand moment de bravoure et de cinéma, dans ' L' enemi public n 1 ' le deuxième volet, sur les coulisses de ce dispositif ce jour fatal, avec les flics cachés dans les boites aux lettres et des dialogues pleins d'émotions et de pudeur aussi : ' Allo Gégé...tu me reçois ? ' et 'Gillou...Gillou, nom de Dieu qu'est-ce que tu fous ?' ) et ou j'appris que Mesrine était plutôt un 'tueur de flics', ce qui tout de suite déplace un peu le débat.

Apparemment Jacques Mesrine défiait l'ordre public un peu plus que le Mesrine-la-frime que ce que ces messieurs essaient de nous proposer : une réplique par-ci au tribunal sur le gouvernement et la politique ( promesse d'évasion électorale ), un peu moins bien que Léo Ferré, qu'on aurait pu au moins montrer genre aux actualités ( si on est VRAIMENT pré-occuppés par la censure ) qui lui disait plus ou moins à la même époque : ' Le désordre, c'est l'ordre sans le pouvoir'.

Il semblait pourtant que le public considérait Jacques Mesrine pour son esprit de révolte, alors est-ce l'opinion qui l'a discrédité, ou bien était-il le psychopathe jusqu-au-boutiste qui allait jusqu'à tuer tous ceux qui pourraient le reconnaître partout ou il passait déguisé comme on l'a également dit, il est certain que le  film contourne assez bien toutes ces questions: on a aucune sensation de ce que c'est que la clandestinité, ça a même l'air assez peinard, et la violence est toute sublimée par une rétrospective sobre et racée du cinéma d'action des années 70 et 80, d' Eastwood aux séries tv françaises de l'époque. Il m'a semblé pourtant que Vincent Cassel incarne le personnage assez incroyablement, tellement certaines mimiques montrent à quel point il peut-être habité, et on aurait adoré voir la même ampleur de travail déployé sur le physique et la gestuelle également du coté de la voix - je pense à la scène d'enregistrement de la bande-vocale pour sa fille, qui a été reprise justement.

L'esprit de révolte pourtant on nous en parle, avec ce que Mesrine appelle son ' devoir d'évasion', entendant par là ce que déjà chaque être humain se doit à lui-même et en tant qu'être humain également, et de façon vraiment définitive à la fin du premier volet; mais le propos reste évasif, trop discret par rapport au temps imparti aux scènes d'actions. Il est certain que la haine de l'autorité s'est amplifiée chez Mesrine après son passage dans les prisons ultra-sécuritaires du Canada ( très bien rendue en un mouvement de caméra ) résultante directe pas seulement du choix de vivre dans la criminalité, mais surtout du fait d'armes, au début de la première partie, pendant la guerre d'Algérie. L'insubordination nous est montrée comme la nature constitutive du personnage, à travers un épisode ou celle-ci est posée comme ' acte fondateur', qui lui vaudra d'être démobilisé, mais qui va le définir pour nous puisque c'est le moment ou Mesrine naît à l'écran comme étant quelqu'un qui obéit à un certain code de l'honneur par-dessus toute autre règle. Ce trait constitutif sera repris bien des fois par la suite, avec l'épisode de la prostituée de retour en France, et encore lors de sa première arrestation avec le policier Brossard, à savoir carrément un certain esprit chevaleresque.

(...)

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