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images qui bougent
7 août 2008

The fly

fly Seth Brundle est un jeune physicien très doué. Après avoir fait ses premières armes dans une brillante équipe, il a décidé de travailler seul. Il met au point une invention qui doit révolutionner le monde : la téléportation, qui consiste à transporter quasi-instantanément d'une cabine A à une cabine B un objet ou un être vivant. Après avoir réussi à téléporter un babouin, il décide de tester la machine sur lui-même. Seulement, il ne s'aperçoit pas que pendant l'expérience, une mouche s'introduit dans la même cabine que lui. N'étant pas conçue pour reconstituer en même temps deux corps différents, la machine va fusionner Brundle avec l'insecte. Ainsi, au terme de l'expérience, Brundle a toujours son apparence humaine, mais génétiquement parlant, il est devenu un mutant moitié homme moitié mouche. Et en conséquence, son corps va progressivement se transformer... ( sources : Wikipédia ) 250px_BrundleVeronica Oui je sais c'est facile de faire son intéressant, en prenant des films de David Cronenberg, on est sûr de tomber sur un bon film. A l'heure ou on s'enflamme pour un film comme 'REC', et on a bien raison, qui avec 'Cloverfield' rappelant l'influence d'un film comme 'Cannibal Holocaust' sur la fiction contemporaine et le registre fantastique en particulier, C'EST A DIRE que les réalisateurs contemporains ont enfin admis que l'approche réaliste , documentaire ou quasi était un moyen sûr, un ciment et un terreau pour raconter une fiction,enfin. Et au milieu de cet engouement on oublie -j'entends on essaie de nous faire croire que c'est nouveau- des auteurs comme DePalma avec 'Scarface', qui comme Scorcese , Coppola et plus tard Ferrara utilisent le réalisme en ce qui concerne la violence dans le cadre de récits policiers et urbains ( approche qui génèrera un film comme 'Henry ,portrait of a serial killer' de John McLaughton ); David Cronenberg s'en sert, lui, dans le registre fantastique avec un tel brio qu'il redonnera au registre ces lettres de noblesse et influencera des générations ( je pense à un film comme ' I,Zombie: chronicles of pain' de Andrew Parkinson ), et pourquoi ? et bien je pense que c'est parce que ce monsieur à une thématique qu'il conduit avec une intégrité exemplaire depuis le début de sa carrière .Même si j'adore le premier 'Terminator' je ne peux parfois m'empêcher que c'est en fait un prétexte pour montrer les fesses de Linda Hamilton, ici on a bien une idée de la poitrine de Geena Davis, mais visiblement le réalisateur semble vraiment vouloir raconter quelque chose. 'The fly' est le deuxième film de la période dite hollywoodienne du réalisateur à séparer de ses débuts underground dans son pays,- le premier étant 'Dead Zone' d'après Stephen King avec Christopher Walken, et après l'incroyable 'Vidéodrome' ( avec pourtant James Woods et Debbie Harry, et 'Scanners' avec Michael Ironside et un caméo de Patrick Mc Gohann )- et force est d'admettre ,un jalon supplémentaire dans la réflexion cronenbergienne qui se fait d'autant plus flagrante maintenant qu'on peut la regarder de loin, presque dans son ensemble alors qu'un nouveau cycle s'amorce. 250px_BrundleTelepod1 Des premiers films ou on était dans le registre du film fantastique pur, totalement je veux dire, et maintenant ( avec 'Eastern Promises' et depuis 'A history of violence' ) on est passé dans un autre registre, le hard-boiled, le récit urbain et policier, on ne peut plus dans la réalité, entre les deux, comme dans 'The fly' ,on a muté. Avec le fantastique du début, on est dans l'horreur et la névrose totale, celle-ci s'immiscent dans nos vies , c'est la manifestation de nos peurs et on n'y survit pas; au début de la période dite hollywoodienne, on prend conscience du changement à opérer avec des oscillements constants entre fiction et réalité, un monde hostile auquel on doit finalement s'adapter ; 'Videodrome' amorce ce début de confusion et de transition ou on ne sait plus vraiment ce qui est vrai, ou le réel semble n'être que cauchemar,'Scanners' et 'Dead Zone' abordent la différence sous l'angle du don,'The fly' sous l'angle de la mutation scientifique et plus véritablement de l'expérience, avec 'Dead ringers' on joue encore plus au savant fou, mais pour imposer sa volonté sur un phénomène , qui se clôture avec 'Naked Lunch' ou on revient à la réalité, non sans avoir à nouveau erré dans la confusion, mais c'est un moyen, un outil pour se trouver et s'accepter soi -on ne finit vraiment qu'avec 'ExistenZ' et définitivement avec 'Spider' - entre temps on cherche à vivre avec , à s'accomoder -' Crash' , 'M.Butterfly'- On peut effectivement aborder 'the fly' sous bien des angles, l'habituelle dualité entre la part instinctive et la part rationnelle de l'homme ( Apollon contre Bacchus ), en effet le héros accepte au départ sa transformation et désire même la vivre pleinement car il croit d'abord avoir été purifié pendant la téléportation, de même certaines pulsions cherchent elles aussi à s'exprimer chez l'homme coûte que coûte, quelques fois en désaccord avec le reste du monde extérieur. La mutation, métaphore du changement de l'évolution , en passant de l'état d'homme à celui de surhomme rappellerait presque le passage de l'adolescent à l'âge adulte, pour déboucher sur le délicat problême de la conscience, de 'la fin qui justifie les moyens' face à la responsabilisation. Ce même passage du changement d'état vers un stade plus avancé est déjà aussi une considérable allusion à la toxicomanie, dans le côté urgentiel de la satisfaction, de la demande. Servi par un Jeff Goldblum époustouflant, Cronenberg marque toutes les étapes de la transformation de son personnage, ou le mental s'accomode des transformations du corps -la façon de se nourrir par exemple-, offrant des moments dramatiques intenses : le moment ou il explique le systême politique des mouches, de la régression de ses instincts humains au profit de ceux de l'insecte. Peut-être également la véritable histoire est celle de la journaliste, qui voit tout simplement l'homme qu'elle aime devenir un monstre, sans qu'elle sache exactement pourquoi. 250px_FusionSequence
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Commentaires
S
en tout cas merci à tous pour vos commentaires, j'espère qu'il y aura toujours qq chose de bien à discuter ici.
S
alors, c'est pas parce qu'on est sur 'the fly' que je voudrais me lancer dans des métaphores doutueses : pour ma part je suis un peu sensible à la thématique 'organique ' constituante du cinéma de Cronenberg, mais bien sûr elle est indéniable ( paraît qu'il voulait être médecin ), son cinéma m'apparaît comme un cinéma de conscientisation, l'éxaltation nouvelle dont tu parles dû au changement d'état reste un aspect pulsionnel de l'homme -encore infantile puisque non responsabilisé- que je mets sur au même niveau que la came et Nietzsche; le personnage de Seth Brundle accepte son changement d' état parce qu'il ne peut aller contre, face à l'inommable, l'inconnu, il n'a pas d'autre choix que d'écouter ce qui semble être sa nature, ou ce qui devient sa nature, ou sa nature qui change. L'insecte qui est perpetuellement attiré par la lumière jusqu'à ce que ça lui coûte la vie a l'impression aussi d'être fidèle à lui-même, et qui peut dire que son obsession fatale n'est pas une forme de réalisation ? Nous, nous avons le recul de dire que c'est une folie parce que nous posons la vie plus haut que tout...surtout qu'on a élucidé le rôle des endomorphines dans l'organisme. Mais lui ?<br /> Pour ma part, en tenant compte de la trajectoire globale du cinéma de Cronenberg, c'est avec 'Naked lunch' qu'on commence à démêler tout ça : on y retrouve les mêmes thématiques , l' addiction pour le changement d'état, l'état 'inspiré' pris comme ' plus près de la réalité', et l'acceptation de soi avec l'homosexualité d'abord refoulée du héros.
P
Si effectivement la mutation en tant qu'expérience existentielle est au coeur de l'oeuvre de Cronenberg, des "petits films" tournés à ses débuts jusqu'à ses récents polars qui présentent une lecture renouvelée du thème de la contagion (indissociable à mon avis de celui de la mutation), il était crucial d'y associer comme tu ne manques pas de le faire (et je t'en remercie!) la notion d'acceptation. Et j'irai même plus loin: cette acceptation, comme j'ai pu en faire état par ailleurs dans ma chronique sur "eXistenZ", s'accompagne d'une joie et d'une exaltation proprement nietzschéennes. Avec la maladie, la contagion, la mutation, voire la mutilation (Crash), on rentre chez Cronenberg comme chez Nietzsche dans un état différent, une nouvelle variété de l'élan vital. Etrange vision amorale, qui considère les aberrations médicales, bubons et autres excroissances, comme des pistes inédite du devenir organique (la "Nouvelle Chair") que le héros cronenbergien explore avec exaltation et au prix de son intégrité corporelle... Prends n'importe quel film de Cronenberg, et tu y retrouveras cette curieuse exaltation perverse. Quant à "La Mouche", il est le film dans lequel cette thématique est développée de la manière la plus explicite - et il est important de répéter que Jeff Goldblum, qui a cerné son personnage avec une intelligence peu commune chez un acteur, la restitue avec un génie hallucinant. Très grand film - comme toujours chez Cronenberg, avec qui l'expression "près de l'os" devient un peu plus qu'une métaphore...
E
J'attends ton article sur Crash avec impatience!<br /> De toute façon, si tu t'attaques à Cronenberg, il y a de quoi faire!
S
je prépare quelque chose sur Crash, très , très bientôt.En fait non , ça va me prendre un peu de temps quand même.
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