Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
images qui bougent
2 octobre 2008

La maman et la putain

la_maman_et_la_putain

'Se remettant difficilement d'une rupture avec Gilberte, Alexandre vit avec Marie. Oisif mais pauvre, son emploi du temps bien rempli est consacré au bavardage, avec ses amis, ses connaissances, ses maîtresses et ses ex-maîtresses. Un jour au Café de Flore, il rencontre Veronika, une infirmière.'

Dernier film emblématique de la Nouvelle vague, La Maman et la Putain étonne par sa thématique décalée : alors que la société revendique une redéfinition des rapports amoureux, le film de Jean Eustache s'achève sur une très traditionnelle demande en mariage, et montre la tristesse d'une certaine « liberté sexuelle » ou encore le désespoir lié à l'interruption volontaire de grossesse. La jalousie, sentiment que chacun affecte d'évacuer, frappe à son tour chacun des personnages principaux du film.
Le jeu des acteurs, qui semble au départ un peu faux - ils récitent un texte théâtral, très écrit, très éloigné du langage parlé - aboutit pour finir à des scènes très intenses, comme le long monologue de Veronika à la fin du film, ou, un peu plus tôt, le récit de sa rupture avec Gilberte par Alexandre.

( sources : Wikipédia )

'La femme préfère le méchant à l'ironique, car le premier la remet en cause face à lui, tandis que le second la questionne et la renvoie à elle-même.Et cela, ne pardonne pas...'

Kierkegaard-

A force d'attendre une éventuelle rediff à la télé ou à la cinémathèque, j'ai fini par faire une recherche sur You Tube, aussi si vous ne connaissez pas ce film, n'hésitez pas, vous le trouverez fragmenté en 23 parties de 10mn et sous-titré en anglais mais c'est mieux que rien.Depuis le temps que je voulais le voir, c'est rien de le dire.
Quel titre ! Ce film serait presque l'aboutissement de tous les idéaux du cinéma depuis sa création, n'est-ce pas l'histoire ultime, si on ne tient pas compte des contes de fées ? La maman et la putain sont les éternels archétypes et les ressorts narratifs principaux et implicites de beaucoup, beaucoup de fictions, éternellement liées aux récits sur le passage à l'âge adulte ou la fin de l'innocence, c'est selon; on ne compte plus non plus les histoires sur la recherche de l'amour, et d'éducation sentimentale ou l'homme -ou le jeune homme- tombe de désillusions en désillusions face à l'étranger que demeure l'autre féminin.
C'est là qu'intervient Jean Eustache avec son film dont on dit qu'il a scellé le destin de la 'Nouvelle Vague' ainsi que la fin de toute une époque -voir le commentaire précedemment.

Que ce soit à propos du cinéma ou de l'art en général, j'ai quelques difficultés avec la modernité, la plupart du temps ce qui nous apparaît - ou nous est présenté -comme nouveau s'avère bien souvent une redécouverte du passé, de quelquechose qui existe déjà et dont on ne tient pas compte: qu'il y a des règles, quelque chose comme ça. Le film ne prône pas ouvertement un retour à la tradition mais désigne plutôt quelque chose qui nous a été rarement montré au cinéma, à savoir la façon dont la vie donne parfois ses leçons. Entre la maman et la putain , qui est quand même un huit-clos ,justement le film laisse une possibilité terrible d'interprétations -et je ne provoquerais personne en vous demandant d'identifier laquelle est laquelle, surtout qu'ils sont trois...

C'est toujours difficile -ou osé -de dire qu'un film est 'mal joué', surtout quand il s'agit d'un monument comme celui-ci, et c'est vrai que pour ma part j'ai été au début plutôt agacé par ce côté récité, mais rassurez-vous on l'oublie bien vite. Comme dans beaucoup de films de cette période on sent surtout l'intensité de la volonté de dire, de faire, de passer un message et cela en fait bien vite oublier le reste; et ici aussi on se retrouve progressivement happé par la puissance de ce qui est transmis, je pense par exemple à deux monologues qui sont restés fameux: celui de la fin -reprise par ( feu et c'est bien ennuyant ) le groupe Diabologum, et celui de Jean-Pierre Léaud dit 'scène du café'. Le reste est loin d'être anecdotique non plus.

Effectivement le film brasse -puissamment, répétons-le- tout un éventail de situations sur la libération sexuelle, la recherche de l'amour et le rapport à l'engagement, ou encore la façon de vivre sa vie tout simplement, le problême d'exister ici et maintenant , qui sont les ressorts des comportements des personnages, véhiculant tout de même une certaine idée de la révolution et de la liberté. C'est sans doute pour cette raison que le film dure 3 heures, afin d' éprouver à l'intérieur du récit même si tous ces arguments résistent bel et bien à l'épreuve du temps.

Si seulement on me laissait écrire le 2...

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Je n'ai jamais su quoi penser d elui non plus, comme on dit on est pas dans le secret des dieux.Je n'ai pas vu tant de ses films non plus,mais ce que j'en vois me fait penser à qq1 qui reste dans certains automatismes,et pourtant il a l'air tout à fait lucide par rapport à ça dans 'La nuit américaine' quand il laisse transparaître un côté sale gamin gâté qu'on ne cesse de lui reprocher.<br /> C'est une attitude que l'on peut comprendre, en tant que comédien t'es aussi obligé de te blinder, y a des choses que t'as peut-être pas envie de donner; qqs fois il faut s'oublier totalement pour entrer au service de l'histoire, et d'autres fois c'est justement la distanciation par rapport au récit et à la situation qui s'avère le réel travail d'interprétation, alors ce qu'est un comédien je ne sais pas, mais qq1 qui tombe trop d'un côté ou trop dans l'autre, c'est effectivement ce qu'ils appellent , je crois, dans la profession un acteur.
M
Très grand film que cette maman et cette putain ! Jean-Pierre Léaud je n'ai jamais été fan (à part le génialissime 400 COUPS mais ça ne compte pas) peut-être parce que je ne le considère pas comme un acteur, et pourtant ce qu'il fait reste intéressant. Ce qui amène la question fatale : qu'est-ce qu'un acteur ?<br /> Merci pour la longueur de vos articles.<br /> I'll be back, comme dit le poète du futur.
images qui bougent
Publicité
Archives
Publicité