7 février 2009
Che ( 2 ème partie : Guérilla )
Il fallait que je sache, il fallait que je voie.
La question que je me posais était la suivante : est-ce que la figure du Che allait subir le même sort que celle de Coluche et de Mesrine, si je vous assure, c'était ça ma question. Une petite rétrospective afin de mieux rentrer dans le placard, voilà ce que je me disais. La chance de Guevara a bien été que ce soit Soderbergh qui prenne les mesures, en voilà un topic qui se laissera enfermer moins facilement, qui vous laissera bien voir ce qu'il y a sous la poussière. Ainsi la palme de meilleur acteur à Del Toro, j'ai envie qu'on m'explique parce que là du coup, j'ai dix ans. Sa performance se résume -sans méchanceté- à la vie d'un asmatique en temps de guerilla : tousser debout, assis, couché. Même si pour moi sa meilleure scène est celle qui précède le générique de fin, je trouve ça trop peu pour une Palme, par contre cette dernière scène a le mérite d'éclairer dans un sens toutes les intentions de mise en scène du réalisateur, la dimension humaine et rien d'autre, que ce soit par les extraits lus de son journal ou par une scène sur un bateau qui aurait pu se situer plutôt en fin de repas si vous vous demandez encore pourquoi on fait des guerres.
- 'le Che est mort...'
L'autre question était du point de vue d'esthète, qu'est-ce que justement Soderbergh va pouvoir faire de plus que la kyrielle de documentaires qui ont déjà retranscris minutes par minutes les épisodes de la vie du Che. Quelle place reste-t-il à celui-ci et à son sujet en face du poids lourd du biopic, j'ai nommé Oliver Stone et je pense à son 'Nixon' en particulier que je considère comme un chef d'oeuvre et une référence. S'en est presque rageant. Est-ce que ce n'était pas possible Mr Stone de garder toute ces idées visuelles incroyables pour d'autres sujets ? -et franchement pas des moindres.
Mais oui je parle de ce formidable parti-pris qui est de nous montrer Tom Cruise se réveiller en stop-motion dans 'Né un quatre Juillet' - avouez que c'est culotté et que la vérité historique en prends tout de même un coup, tout ça pour nous servir un drame sur-solarisé qui condense les démons intérieurs d'un homme d'avec son Big Brother, finissant de fait par le rendre presque attachant.
En tout cas ce seront des procédés auxquels Soderbergh n'aura pas recours tant son approche ferait presque passer le ' Valkyrie ' de Bryan Singer pour un épisode de' Star Wars'. On est pas vraiment dans le documentaire et le personnage n'est pas systématiquement mis en avant non plus mais apparaît plutôt comme contre-pouvoir systématique à chaques fois qu'il y a un problême, à chaques fois qu'on est au bout d'une situation. Pourtant cette deuxième partie est telle qu'elle nous ferait prendre la première pour un mirage, qui bénéficiait tellement de la validation de l'Histoire que l'on a pas été surpris de ses épisodes ni de son aboutissement, portée qu'elle était par le feu sacré. Celle-ci semble condamnée dès les premières minutes ( ' sais-tu à qui tu viens de serrer la main ? ' ) et ce sentiment ne fera que se renforcer; au désir de liberté des révolutionnaires succède la volonté des bourreaux de rester en place. A ce titre, les derniers instants du Che sont juste mémorables, et pour une fois voici un parallèle avec le Christ qui n'est pas volé.
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