Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
images qui bougent
8 février 2009

Peut-être...

image009 ' Des femmes, des hommes et des enfants, Roms, Togolais, Géorgiens, Kosovars ou Colombiens, affluent chaque semaine aux portes de la Suisse. Ils fuient la guerre, la dictature, les persécutions ou les déséquilibres climatiques et économiques. Après un voyage souvent effectué au péril de leur vie, ils sont dirigés vers l’un des cinq Centres d’enregistrement et de procédure parmi lesquels celui de Vallorbe. Dans ce lieu de transit austère, soumis à un régime de semi-détention et à une oisiveté forcée, les requérants attendent que la Confédération décide de leur sort. «Souvent, ils me disent que le vent va tourner et la chance leur sourire. Il y a des requérants dont je me souviendrai toute ma vie, des auditions qui m’ont laissé complètement épuisé, vidé sur le plan humain, tellement c’était douloureux.» - Monsieur Olivier, auditeur fédéral En face, des hommes et des femmes, d’origines diverses eux aussi, gèrent l’accueil des requérants et leur séjour. C’est à eux qu’incombe la lourde tâche d’appliquer la loi la plus restrictive d’Europe en matière d’asile – plébiscitée en septembre 2006 – et de décider, sur la base de deux auditions, du bien-fondé des demandes. Entre ce personnel et les requérants, les regards s’échangent, tantôt bienveillants, tantôt méfiants, souvent interrogateurs et parfois fuyants. Le film offre ainsi un éclairage sur une réalité où les clivages culturels et les différences de statut – décideurs d’une part, solliciteurs de l’autre – sont le lot quotidien. «Ici, je suis en vacances toute l’année. Avec toutes ces populations, c’est un microcosme à l’intérieur de mon village. On a un concentré de vie. Quand tu es dehors, il te faudrait une année pour vivre ce qui se passe ici en une journée. On est comme dans un film. J’ai des conflits que je n’ai pas à l’extérieur, mais je vis aussi des belles histoires.» - Monsieur Claude, responsable de la sécurité LA FORTERESSE nous plonge au cœur de ce tri quotidien d’êtres humains. Ancien hôtel de luxe aujourd’hui entouré de barbelés, l’accès au Centre avec une caméra n’a été autorisé qu’au terme de longues négociations avec les autorités. Une démarche inédite donc, qui saisit sur le vif et avec un profond respect des bribes de destins, des échanges forts qui marquent la vie du Centre. Avec une densité narrative proche de la fiction, le film suit ses «personnages» dans leur douleur, leur incertitude et leur joie. Au-delà des partis pris, avec sensibilité et émotion, c’est un condensé d’humanité qui s’offre au spectateur. Inévitablement, le film pose la question du rapport que l’on entretient à l’autre en tant que citoyen, mais surtout en tant qu’être humain. «Nous on ne sait pas d’où ils viennent et eux ne savent pas où ils vont.» - Madame Estrella de l’assistance. ' ( sources : synopsis officiel, voir : www.laforteresse.ch ) 56229 J'ai pour ma part découvert le réalisateur Fernand Melgar avec son documentaire ' Exit' sur l'association du même nom, offrant aux personnes qui le souhaitent une aide à l'euthanasie. Son nouveau film ' La forteresse' a été primé dans bon nombre de festivals ( une mention spéciale a même été attribuée à Karine Sudan pour le montage ) et le film mérite assurément les éloges dont il fait l'objet. Dès son premier documentaire, on peut percevoir la 'tentation de la fiction' chez le réalisateur tant sa prise de vues est fluide, maîtrisée et sobre, et cela se confirme à nouveau avec ' La forteresse', ce qui fait que l'on est très facilement et agréablement happé par le récit. Ici la façon de filmer ferait directement penser à Lars Von Trier et à ' L'hôpital et ses fantômes ', le grain en moins, et pour cause, à cause du sujet. Néanmoins lorsque le directeur est convié à une messe par l'un des anciens requérants, on frôle le grand moment de fiction qui n'en est pourtant pas un. FORT_ACCUEIL_2 Le titre ' La forteresse' est tiré d'une phrase du film, lue par l'un des prêtres de ce centre, faisant référence à 'la Foi en Dieu ou l'on peut trouver le refuge' , les réquérants sont en quelque sorte au Purgatoire, ou leurs âmes et la somme de leurs pêchés sont évalués, des décisions sont prises. Quelques fois c'est le personnel administratif qui vous font serrer les poings, on a pas envie de rire à leurs anecdotes, à leurs démarches de dialogues, et d'autres fois ce sont les resquilleurs, ceux qui ont repiqués une version, 'le discours qui marche'. Malgré cela ' La forteresse' n'en reste pas moins le lieu ou effectivement tout peut recommencer. FORT_FICHE_TECH
Publicité
Publicité
Commentaires
images qui bougent
Publicité
Archives
Publicité